Genève

Affaire Bouvier-Rybolovlev, les deux hommes auditionnés

31.10.2019 17h01 Rédaction

Yves Bouvier

Le dossier passe depuis des années de juridictions en juridictions. Le milliardaire Russe Dmitri Rybolovlev continue à Genève son combat contre Yves Bouvier, marchand d'art qui l'aurait escroqué. La justice genevoise est saisie de l'affaire.

8h30 ce matin. Dmitri Rybolovlev et Yves Bouvier arrivent au Ministère Public genevois. Ils sont attendu par le procureur Yves Bertossa. L’audition est brève, 30 minutes. Le procureur leur demande réunir toutes les procédures qui opposent les deux parties de part le monde. 

L’ affaire judiciaire dure depuis presque 5 ans. En 2015, le milliardaire russe aurait réalisé qu’il est escroqué par Yves Bouvier, marchand d’art genevois. Ce dernier est accusé d’avoir surfacturé 38 de tableaux de maîtres au russe. Picasso, Chagall, Modigliani, De Vinci...: le montant de l’arnaque est estimé à plus d’un milliard de francs.

Plusieurs procédures

Au fil des années, ce conflit a fait étape dans plusieurs endroits du monde. Singapour, les Etats Unis, Monaco ou encore la France, où les procédures durent indéfiniment et s’enlisent.  

Nouveau rebondissement il y a deux semaines une plainte complémentaire a été déposée à Genève par les avocats du Russe. Ils apportent 400 pages de dossier qui selon eux le désigne coupable d’escroquerie par métier, abus de confiance et gestion déloyale. 

«Une affaire sans fin»

Pour David Bitton, avocat du marchand d’art, cet énième rebondissement s’inscrit juste dans la lignée d’une «bataille sans fin». Contacté par téléphone, il s'explique: « C’est la même histoire présentée à plusieurs juridictions. Il n’y rien de nouveau» et d'ajouter «M. Rybolovlev n’arrêtera ce combat que lorsque la Justice ne lui proposera plus de ring».

Désormais, c’est au premier procureur Yves Bertossa de statuer.

Yves Bouvier s'exprime en exclusivité sur les faits dont on l'accuse. Pour lui, la victime n'est pas Dmitri Rybolovlev.

Julie Zaugg

«Yves Bouvier a trahi la confiance de M. Rybolovlev»

Me Marc Henzelin, avocat de Dimitri Rybolovlev, réagit aux déclarations de Yves Bouvier:  

«Monsieur Bouvier au lieu de faire son travail de mandataire, achetait le tableau pour lui avec l’argent du client pour ensuite le refacturer par derrière. Nous on appelle ça une escroquerie.»

«Tout ce que j’ai entendu est assez indigeste. Moi ce que je retiens de ce qu’il vient de dire, c’est que par rapport au pôle financier, c’est lui qui est prévenu actuellement de recel de vol de tableaux par la famille Picasso. Ça, c’est un exemple flagrant de désinformation.»