Alain Berset: «Il y a d’autres défis qui nous attendent»

Le ministre de la Santé est l’invité du journal. Il revient sur le Covid, les assouplissements, les votations du 13 juin et le passeport Covid.

Arrivé dans les studios accompagné d’un impressionnant dispositif de sécurité, Alain Berset semble serein. Quand on lui demande, pour commencer s’il croit que l’on vit sous dictature sanitaire, il répond par la négative. «Je crois surtout que l’on est en train de retrouver de la normalité, explique le conseiller fédéral. On a vécu sous une période très difficile pour tout le monde (…), mais je crois que tout ce que l’on a investi, tout ce que l’on a fait durant ce temps-là est en train de porter ses fruits. » Il salue les « améliorations et les perspectives pour les mois à venir » et se félicite de «ce travail énorme».

Interrogé sur la loi Covid et les arguments contre, Alain Berset appelle à lire le contenu de cette loi. « L’immense majorité du texte est consacrée aux soutiens économiques pour les entreprises, pour les personnes qui ont été en difficulté dans cette période. Plus d’un million d’emplois ont pu être soutenus, balaie-t-il. Voter non veut dire que ce soutien (…) c’était une erreur.» Autre sujet de votation, la loi CO2: « il y a d’autres défis qui nous attendent et qu’il ne faut pas oublier. C’est un bon pas dans la bonne direction». Le conseiller fédéral en profite pour rappeler l’importance du débat dans la démocratie suisse: « Il faut faire attention à ne pas perdre cette spécificité de notre pays, cette proximité et il ne faut jamais oublier que cette démocratie directe, c’est débattre de tout, mais il faut du respect.»

Task Force Covid: «très important de pouvoir se fonder sur la science»

La Task Force, dont l’envergure sera réduite ces prochains mois, est également abordée: «Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur des échanges constants avec la Task Force scientifique, c’est très important de pouvoir se fonder sur la science, détaille Alain Berset. Mais il faut aussi regarder les risques nous pouvons prendre.» Si l’équipe scientifique a présenté des scénarios catastrophes, le ministre de la Santé relativise: «Notre objectif au Conseil fédéral, depuis le premier jour, c’est de protéger la population.»

La suite maintenant, c’est le passeport vaccinal. Et justement, Alain Berset se veut optimiste, malgré le défi logistique énorme, selon ses propres mots. «Avoir le choix c’est la possibilité de choisir ou non le passeport Covid», déclare-t-il.  Mais faut-il s’attendre à un taux minimum pour voir de nouveaux assouplissements? Non, à en croire Alain Berset. Pour lui, quand celles et ceux qui auront voulu se faire vacciner l’auront été, les restrictions n’auront pu lieu d’être. 

Enfin, dans un autre registre, Alain Berset revient sur l’accord-cadre, abandonné la semaine dernière et des conséquences pour la Genève Internationale: «Nous devons maintenant analyser cette situation et voir comment nous pouvons progresser dans la stabilisation de ces relations (avec les pays voisins, NDLR). »