Anne Emery-Torracinta sur les MNA: «Leur avenir n'est pas en Suisse»
La mobilisation d'hier soir devant l'hôtel Aïda pousse les autorités à réagir. La bonne centaine de manifestants présente a appelé à des solutions rapides pour les mineurs non-accompagnés (MNA) tout en déplorant la gestion du dossier par le Conseil d'État. Conditions d'accueil déplorables, refus de scolarisation de ces jeunes, absence d'encadrement social, des griefs qui font bondir Anne Emery-Torracinta, cheffe du département de l'Instruction publique.
«Nous prenons cette problématique très au sérieux»
«Nous ne logeons personne dans des taudis!», rétorque la ministre au front sur ce dossier. Elle regrette tout d'abord la confusion qui existe entre requérants d'asile mineurs et mineurs non-accompagnés, qui eux, n'ont «aucune raison de demander l'asile en Suisse» et pour lesquels «l'avenir n'est pas à Genève». Anne Emery-Torracinta explique que 77 jeunes seraient aujourd'hui dans cette situation dans le canton, «nous ne sommes d'ailleurs pas sûrs qu'ils soient tous réellements mineurs!», et que le Conseil d'Etat avance.
Ouverture d'un foyer à Malagnou
La conseillère d'État balaie les reproches et répond que l'ouverture, cette semaine déjà, d'un foyer de 20 places destiné précisément à ces mineurs prouve que le dossier est pris en main. Elle concède toutefois que la majorité de ces jeunes posent problème et ne sont pas compatibles avec le cadre scolaire, néanmoins «pour ceux qui sont mineurs, voudraient collaborer dans une démarche constructive, nous pouvons trouver des solutions réalistes, avec un retour chez eux, certes, mais des solutions de formation ou des possibilités sur place».
Jérémy Seydoux