Genève

Climat: les 15 de la Treille sur le banc des accusés

19.05.2021 18h52 Rédaction

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Ce matin s’ouvrait le procès des 15 de la Treille, quinze manifestants ayant participé à un rassemblement pour le climat en mars 2019. Ils comparaissent aujourd’hui deux ans après les faits, pour refus d’obtempérer. Récit de l'audience.

Cette journée a commencé par un petit rassemblement ce matin, devant le tribunal. On jugeait aujourd’hui 15 jeunes prévenus défendus par 6 avocats. Certains jeunes étaient dispensés pour cause d’examens et n’étaient donc pas présents, mais on a pu voir aussi des amis, des partisans de la cause climatique et des parents venus apporter leur soutient.  C’est le cas de Paul, dont le fils était sur le banc des prévenus aujourd’hui. "Je trouve dommage que l'engagement de jeunes pour ce genre de cause résulte en un passage au tribunal" se désole-t-il.

Que reproche t on exactement à ces jeunes? De ne pas s’être soumis à l’ordre de dissolution de la manifestation, lorsque le cortège est arrivé sur la Treille, près de la place neuve. Donc d’avoir refusé d’obtempérer. Ils ont écopés d’amendes de 650.- et contestent aujourd’hui les faits. 

Pièces du dossier non exploitables

Dès le début de l’audience, des questions préjudicielles ont été soulevées par les avocats présents. Elles se recoupent en deux demandes principales: retirer du dossier les vidéos réalisées par la police lors de la manifestation, et retirer aussi le rapport de la police sur ces faits. La vidéo parce qu’elle aurait été réalisée sans motif particulier; Et le rapport de police parce qu’il comporte des éléments qui auraient été obtenus de manière abusive de la part de la BRIC, la brigade de recherche et d’îlotage communautaire. 

Des informations résultant par exemple d’une surveillance sur les réseaux sociaux de certains manifestants, catalogués disent les avocats, comme appartenant à une mouvance de gauche. « Une affaire qui pue le profilage politique » d’après la défense. 

Il se trouve que parmi les prévenus, on retrouve plusieurs personnes militantes, « têtes connues » lors des manifestations pour le climat. Notamment l’un des « 3 de Briançon ». Même les explications d’un sergent chef de la police, entendu comme témoin, n’ont pas suffit à justifier certains éléments du rapport. Le tribunal a donc décidé de retirer la vidéo du dossier, et de supprimer certains éléments incriminant du rapport de police; acquittant ainsi d’ores et déjà quatre des quinze prévenus. 

Verdict par écrit

Le sort des autres militants n’est pour l’heure pas encore connu. Ils s’exprimaient cet après midi sur leur version des faits, relatant une manifestation et une attitude pacifique, avec l’intervention aléatoire et soudaine des policiers pour interpeler certains d’entre eux, parfois fermement. 

Leurs avocats plaident tous l’acquittement dans cette affaire; le verdict sera rendu par écrit ces prochains jours.