Genève

Climat: vers l'inévitable transformation des villes

19.10.2021 17h00 Rédaction

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La COP 26 sur le climat devra trouver des solutions pour limiter le réchauffement à moins de deux degrés. La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte co-présidente du Groupe I du GIEC participe à Genève à une table-ronde organisée par le festival Explore. Accompagnée d'experts, elle expose sa vision de la ville à la fois source de pollutions et gisements de solutions.

Une réponse insuffisante à l’alerte climatique 

Au rythme actuel, le réchauffement planétaire atteindra deux degrés avant 2050. Il convient de limiter drastiquement les émissions de CO2 comme le souligne le dernier rapport du GIEC paru l’été dernier. Valérie Masson-Delmotte regrette que les États n’accueillent pas à leur juste valeur les derniers constats scientifiques pour limiter le réchauffement climatique. Dans le cadre de sa participation à la table ronde organisée par le festival Explore, elle rappelle que les villes responsables de l’essentiel des émissions de CO2 sont aussi des atouts importants dans la lutte contre le réchauffement dans la mesure où les actions portées sur de petits territoires ont des impacts plus importants.

Les citoyens aux commandes

Si les politiques publiques sont plus ou moins volontaristes, la population préoccupée par son avenir environnemental se passionne pour ces sujets. Matthias Lecoq du festival Explore observe une excellente participation du grand public à différents évènements. Certaines discussions de niveau expert réussissent à attirer des familles concernées par les problématiques de quartier. Parmi les leviers d'action, la digitalisation, le transport, l’alimentation et aussi l’urbanisme.

Une architecture plus souple et résiliente


Eric Daniel-Lacombe, architecte français habitué à repenser l’habitat à la suite de catastrophes naturelles, une approche plus souple et résiliente semble nécessaire. De prime abord, nous avons tendance à penser qu’il faut rendre un habitat robuste voire hermétique pour affronter les risques climatiques. Selon Eric Daniel-Lacombe, par ailleurs directeur d’une chaire “Nouvelles urbanités face aux risques naturels, il s’agit d’une erreur de jugement. Nous avons avantage à considérer l’habitat comme un abri adaptable aux excès du climat. Il faudra parfois moderniser les bâtiments existants, l’exemple des surélévations d’immeuble est un exemple intéressant. A terme, il faudra peut-être démolir et relocaliser en fonction des risques selon les soubresauts de la nature. L’architecture au lieu de nous faire paniquer peut nous aider à nous entraîner, conclut l’architecte.

Festival Explore jusqu'au 23 octobre. Informations: exploregeneve.ch

Philippe Verdier