Cointrin tel une ville fantôme

Les images sont inhabituelles : celles d’un terminal totalement vide et d’un tarmac où l’on entend le chant des oiseaux. Depuis le début de la crise, Genève-Aéroport reste ouvert mais le nombre de vol est dérisoire. Reportage à Cointrin, devenu semblable à une ville fantôme. 

Au bord des pistes, on n’entend plus que les mouches voler. Une trentaine d’avions parqués, les réacteurs bâchés, attendent le retour du trafic aérien.

Dans les couloirs du terminal, le silence est tout aussi assourdissant. Non, l’aéroport n’est pas fermé. Les talons d’une rare passagère résonnent dans le hall d’arrivée. Le panneau qu’elle fixe témoigne de lui-même : seuls trois vols sont programmés aujourd’hui. Il y a quelques semaines, ils étaient près de 500.

La centrale d’opérations toujours active

Pour trouver un peu d’animation, direction la centrale d’opérations. Car même s’ils sont peu nombreux, certains vols sont toujours opérationnels. « Il s’agit des principales destinations telles que Londres, où des vols cargo en provenance de Chine pour rapatrier du matériel », explique Charly Chanez derrière son écran.

Depuis ici, on gère l’emplacement des avions sur le tarmac. Une tâche d’autant plus compliquée qu’une trentaine d’engins sont cloués au sol à cause du virus.

De 50'000 passagers par jour, à seulement 200

D’habitude, ils sont une petite trentaine à collaborer dans ces bureaux. Aujourd’hui, ils sont moins de dix. Tout le personnel de l’aéroport a dû être géré différemment, seuls les postes essentiels sont sur site, le reste est en télétravail ou en chômage partiel. «11'000 personnes travaillent sur le site, 33'000 collaborent de manière indirecte. Ces emplois dépendent beaucoup du revenu relatif aux passagers», déplore Giovanni Russo, chef des opérations pour Genève-Aéroport.

En temps normal, ils sont entre 40'000 et 60'000 passagers par jours à fouler ce sol… Aujourd’hui, ils sont à peine entre 50 et 300, presque comme dans une ville fantôme.

Coline Utz/Lea Job