Genève

Colère face aux annonces fédérales

09.12.2020 18h33 Rédaction

restaurant

Le Conseil fédéral a surpris, hier soir, avec une conférence de presse surprise. Il envisage de durcir certaines mesures sanitaires, alors que les cantons romands s'apprêtaient à lâcher du leste. Les acteurs des milieux de la culture et la restauration sont majoritairement concernés. Aujourd’hui ils réagissent. 

 

L’indignation, c’est le sentiment qui prédomine dans le restaurant de l'Hôtel-de-Ville. Hier encore tout était prêt pour assurer une réouverture le 10 décembre. Ce matin Vincent Glauser doit revoir ses plans, alors que son carnet de réservation était à nouveau plein et les clients impatients de retrouver leur table. "Là, je vais devoir les appeler, car on ne sait pas s'ils pourront venir samedi soir", regrette le propriétaire. 

Si les annonces sont confirmées vendredi, les restaurants devront fermer dès 19h. Des services en moins que les ventes à emporter ne peuvent compenser. Démuni, dégouté. Vincent Glauser tout comme d’autres restaurateurs envisagent même d’adopter une attitude de défiance en restant ouvert coûte que coûte. 

La culture trinque à nouveau

Du côté de la culture, l’annonce d’une fermeture prolongée potentiellement jusqu’en Janvier laisse un goût amer. "C'est une catastrophe et je vois les dégâts humains que ces va-et-viens sont en train de produire", déplore Jean Liermier, directeur du Théâtre de Carouge. 

En conférence de presse cet après-midi, le conseil d’Etat a fait part de sa surprise face aux annonces tardives de Berne. "Comment rester crédibles lorsque l'on annonce aux acteurs économiques une réouverture le 10 et que le 12, tout cela est ruiné par une annonce fédérale?", déclare Nathalie Fontanet, ministre du développement économique. Et de rajouter: "l'essentiel désormais, c'est ce que tous les secteurs touchés directement ou indirectement soient indemnisés et bénéficient d'aides de la part de Berne."

Des aides financières jamais perçues

Sauf que pour beaucoup de secteurs économiques, les aides promises lors de la première vague ne sont toujours pas là. 

Un problème qui inquiètent même le gouvernement genevois.Au niveau cantonal, une task force a été mise en place pour accélrer le processus; pour les aides fédéales Nathalie Fontanet souhaite que Berne fasse le nécessaire pour délivrer les enveloppes rapidement. 

Les milieux économiques retiennent leur souffle jusqu’à la décision finale prévue vendredi. En attendant, Une pétition en ligne baptisée 19h.ch a été lancée par les restaurateurs suisses. En moins de 24h elle compte plus de 75 000 signatures. 

Julie zaugg

L’annonce hier du Conseil fédéral agace en Romandie. «Quand c’est un problème romand c’est un problème régional, quand c’est un problème suisse allemand c’est un problème fédéral» observait tout à l’heure Mauro Poggia en conférence de presse. Invité du journal, Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, parle de crise du fédéralisme. Il dénonce «l’égoïsme des cantons alémaniques qui font la loi» en Suisse. 

Il rappelle toutefois la dangerosité du virus et appelle la population à continuer de respecter les mesures pour bloquer l’épidémie. «Ce n’est vraiment pas le moment de relâcher quoi que ce soit. On est toujours parmi les villes avec le nombre de cas le plus élevé d’Europe.»