Delphine Bachmann : le défi
C’est la grande surprise de ce second tour : la présidente du PDC Genève se présente à l’élection complémentaire au Conseil d’État. Invitée dans le journal, la députée « part pour gagner »
Après l’abandon de Cyril Aellen à l’issue du second tour, trois candidatures se dessinaient. Bien sûr, Fabienne Fischer, Pierre Maudet et Yves Nidegger. Mais hier soir, la situation s’est emballée. Résultat, le PDC a introduit ce mardi 9 mars une candidate, sa présidente, Delphine Bachmann. La députée se présente sur sa liste de Yann Testa, ex-candidat du PBD.
« Nous avons pris la décision de proposer à cet électorat (du centre-droit, NDLR) une autre candidature que celle d’une femme de gauche, de celle d’un homme qui a menti (…) ou d’une personnalité d’extrême droite. Nous prenons la responsabilité d’aller au combat pour proposer cette candidature », introduit Delphine Bachmann. D’emblée les mots sont forts. Pourtant, la députée reconnaît que ce deuxième tour va être compliqué
« Ce qui vient de se dérouler ne sera pas sans conséquence »
Toutefois, bien que sa candidature soit l’occasion pour le centre de s’affirmer, elle marque une rupture pour l’entente. « Ce qui vient de se dérouler ne sera pas sans conséquence, scande-t-elle. Maintenant je ne mets pas l’intégralité du PLR dans le même panier, je les laisse se débrouiller en interne avec ce qui les concerne aujourd’hui. » En même temps, elle s’affirme comme la candidate de « l’intégrité, de la solidarité, là où personne ne les propose ».
Justement, elle voit la concurrence comme des adversaires « et non comme des ennemis ». Et pour elle, tous se valent. Sa candidature peut-elle faire basculer le Conseil d’État à gauche ? Que nenni, elle se présente comme une alternative. « On aurait pu faire l’huitre, mais ce n’est pas ce que nous sommes. »
« On prend nos responsabilités et on propose un autre choix »
Pourtant, Delphine Bachmann a du mal à nous dire si elle se voit siéger à la même table que Nathalie Fontanet et qu’Anne Emery-Torracinta. « Ce n’est pas en un jour qu’on fait les choses, c’est sur le long terme », explique Delphine Bachmann en sous-entendant que l’objectif est de faire de 2023 une année réussite pour son parti. Elle ne compte pas s’attaquer aux personnes, mais aux programmes. « Me lancer sur une campagne, en 24h certes, mais je pense que j’ai le bagage pour », tente-t-elle.
« L’envie et la motivation est venue de la base du parti »
En fin d’interview, la députée raconte les coulisses de son lancement dans la course au Conseil d’État. Surprise par les résultats, elle a été poussée par ses pairs pour aller affronter Maudet, Fischer et Nidegger. À l’aube de sa 6e campagne, la candidate du PDC est face à un défi politique de taille, mais pourrait marquer durablement le paysage genevois. Assiste-t-on à un Bachmann begins ? Réponse à l’issue des trois prochaines semaines.