Genève

Des actes homophobes entachent des affiches genevoises

08.10.2020 17h14 Rédaction

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«Sur cette affiche par exemple, on nous traite de diable. Puis il y a d’autres insultes, ce sont souvent les mêmes choses qui reviennent.» Dans ses mains, Pascal Messerli, président de l’association Dialogai, fait défiler des photos. Les clichés ont immortalisé des déprédations commises sur les affiches de la campagne contre l’homophobie et la transphobie à Genève.

«S’il faut les changer douze fois, nous le ferons»

«Satanistes», «Le diable se cache dans les détails», et d’autres mots, souvent vulgaires, mais surtout pénalement condamnables, sont venus entacher les affiches. «Nous avons un sentiment de lassitude par rapport à ce type de vandalisme, commente Pascal Messerli. Mais d’un autre côté, cela nous prouve qu’il y a effectivement un travail à faire encore et que ces affiches sont utiles.»

Si sur la rotonde de Plainpalais, les taches indélébiles sont encore visibles, près du Parc des Bastions, les affiches ont été remplacées le jour même. Car, malheureusement, les associations sont habituées aux déprédations. «Nous étions préparés à cette éventualité. Nous en avons imprimé en plus, et s’il faut les changer douze fois, nous le ferons», commente Pascal Messerli déterminé.  

Une plainte est déposée

Mais le président de Dialogai a été particulièrement touché par l’arrachage des affiches, celles sur lesquelles des visages et des témoignages paraissent. Car il connait personnellement ces personnes. «De me dire que quelqu’un a pris le temps de venir pour arracher ces photos, au niveau de la bouche comme pour les faire taire, c’est inimaginable», regrette-t-il.   

Lassés, mais pas résignés, les membres de la Fédération des associations LGBT de Genève ont décidé de porter plainte contre ces déprédations.

Des roses dans le Rhône

Vendredi, pascal Messerli organise un événement pour commémorer la mort de Bartholomé Tecia, jeune collégien torturé et noyé dans le Rhône en 1556 pour homosexualité. Et il a trouvé un moyen pour que personne ne puisse vandaliser l’événement. «Nous allons jeter tous en même temps une centaine de roses dans le Rhône. Personne ne pourra venir faire des déprédations comme ce serait le cas  avec le dépôt d’une gerbe de fleurs par exemple. Ce moment nous appartient», explique l’organisateur.  

Des événements qui surviennent à trois jours de la journée internationale du coming out, célébrée le 11 octobre.

Lea Job