Genève

Deuxième jour lunaire du procès Pierre Maudet

12.10.2021 19h59 Rédaction

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Deuxième jour du procès en appel de Pierre Maudet et les protagonistes du voyage controversé à Abu Dhabi. L’après-midi a été bousculé par l’absence des témoins convoqués.

Tout d'abord, un fait aussi surprenant que singulier: la première témoin, une femme au nom portugais répandu à Genève, n’était pas celle attendue. Une dame du même nom, qui ignorait manifestement ce quelle faisait là, a fait face à la cour. La présidente n’a pas eu d’autre choix que de la libérer.

Le deuxième témoin, lui, le bon, a tout simplement oublié de se présenter. S'en est suivi une scène surréaliste: l’assistance a été plongée au cœur du film de Francis Veber, le célèbre dîner de con. Antoine Daher s’est saisi de son téléphone pour joindre ce témoin. Son avocat Me Bitton lui a glissé: «Qu’est-ce que vous allez lui dire Monsieur Pignon?», un autre avocat s’est exclamé: «Et voilà! On a les droits!» Le téléphone a été tendu à la présidente, agacée, qui a sommé le témoin de venir immédiatement sans quoi elle le ferait cueillir par la police. Après qu’elle eut raccroché, Me Bitton a conclu: «S’il rappelle, ne répondez pas!»

Réquisitoire prononcé

Le premier procureur Stéphane Grodecki a pris le soin de démontrer point par point pourquoi le voyage et le sondage politique sont constitutifs d’une infraction pénale. Sans sourciller, de façon ample et documentée, anticipant par moment les arguments de la défense. Il a dénoncé le système de copinage qui a trait entre les protagonistes, a rappelé que l’infraction en question n’était pas d’être redevable de ces cadeaux, mais de prendre le risque d’être redevable. Pierre Maudet en était conscient, ce qui aggrave son cas.

De manière générale, le premier procureur a décrit des prévenus se croyant au-dessus des lois. Et a moqué leur attitude qui consiste à dire, selon lui: « donnez-moi un million, des valises, je suis incorruptible, ne m’appliquez pas les règles du code pénal»

Stéphane Grodecki requiert 14 mois de prison avec sursis à l’encontre de Pierre Maudet et une créance compensatrice en faveur de l’Etat de Genève de 84’000 francs, soit le prix du sondage et du voyage additionnés. Demain, à priori, il s'agira du dernier jour de débats.