Édouard Philippe: «Je connais mal la Suisse»
Le maire du Havre (F) nous parle de son nouveau livre, du poste de Premier ministre, mais aussi de sa vision du système politique suisse.
Édouard Philipe présentait ce mardi 21 septembre à la Société de lecture son livre “Impressions et lignes claires”, co-écrit avec Gilles Boyer. Un livre dans lequel il explique le rôle de Premier ministre. «Je peux témoigner que j’ai fait de mon mieux, argumente-t-il. La mission de Premier ministre est difficile. C’est un honneur considérable. Je peux le dire, j’ai aimé le faire. J’ai essayé d’expliquer mes choix et de tenir les engagements du président. Du reste, l’histoire jugera» (il rit).
Aujourd’hui maire du Havre, Édouard Philippe ne regrette pas avoir quitté Matignon. «Être maire c’est assez extraordinaire. Le maire a le temps, les moyens et l’autorité pour modeler la ville. C’est un exercice exaltant.»
«Je choisis toujours mes moments»
Depuis sa démission du Gouvernement, Édouard Philippe a laissé planer le doute quant à sa candidature ou non à l’élection présidentielle. Jusqu’à cette interview sur TF1, dans laquelle il avoue qu’il soutiendra Emmanuel Macron en 2022 (le président français n’a toujours pas déclaré s’il visait un deuxième mandat, NDLR).
Pourtant, le maire du Havre présentera le 9 octobre prochain son mouvement politique. De quoi appuyer ses ambitions pour l’après-Macron? «Je vois bien que des gens extrapolent sur 2027, cela me paraît absurde et déplacé. Il n’y a rien de pire que de penser à un objectif alors que vous avez cinquante obstacles avant».
Lui souhaite seulement «participer à la nouvelle offre politique qui devra accompagner le deuxième quinquennat», si Emmanuel Macron est élu. «Je veux défendre mes idées, mes convictions, mon style. C’est parfaitement légitime quand on est un acteur politique de s’investir dans le débat public. Je veux le faire avec un certain nombre de gens qui ont envie de m’accompagner.»
«Parfaitement à l’aise avec l’idée du référendum»
Si la démocratie directe suisse l’inspire au niveau local, «au niveau national, c’est moins simple», défend-il. «Nos deux rapports au monde sont différents. J’ai beaucoup de respect pour l’efficacité politique qui découle des choix qui ont été faits par les Suisses. Je pense qu’il faut toujours rester ouvert, mais qu’il ne faut jamais imaginer que l’on pourrait calquer sur des histoires différentes, des institutions.»
Édouard Philippe se dit attaché à la Ve République. «Je pense que dans une démocratie représentative, qui est le système que se sont choisi les Français, il y a une responsabilité des parlementaires et du Gouvernement à faire des choix, à prendre des décisions et à les assumer. Et je n’ai pas envie de changer la démocratie représentative.»
Quant à Genève et la Suisse, l’ex-Premier ministre français se décrit comme un «homme de la mer» et assume mal connaître nos contrées. « Mais j’ai quelques amis, que j’aime tendrement, qui vivent ici à Genève et je suis toujours heureux de venir à leur rencontre.»