Ensemble à Gauche clarifie ses propositions
Première liste invitée de « Pris à parti », Ensemble à Gauche. Durant vingt-six minutes, Joceyline Haler et Jean Burgermeister ont défendu leur programme.
Des soins dentaires gratuits
Parmi les thématiques fortes de la gauche radicale, la santé. Le parti propose de rembourser les soins dentaires via une assurance financée « à moitié par les employés, à moitié par les employeurs », a expliqué Jocelyne Haller. Coût estimé: 200 millions par an.
Interdiction des licenciements
Ensemble à Gauche veut interdire les licenciements économiques dans les entreprises réalisant du bénéfice. « ABB Sécheron proposait de supprimer 150 postes il y a quelques mois, alors que l’entreprise était florissante. C’est inacceptable ! », s’est offusquée Jocelyne Haller. « Si les métiers évoluent, c’est aux entreprises de former les employés pour réorienter leur carrière, tout en étant soutenues par l’Etat », a ajouté la candidate au Conseil d’Etat.
Baisse des loyers de 8%
Autre proposition choc, une baisse immédiate de tous les loyers de 8%. « Le taux hypothécaire a baissé, les loyers doivent suivre, c’est la loi », explique Jean Burgermeister. Tous les loyers ? Les deux candidats nuancent: « C’est un slogan. Nous ne pouvons pas entrer dans les détails avec un slogan. »
Plus d'impôts pour les riches
Pour financer tout leur programme, la gauche radicale veut bien sûr augmenter la fiscalité des plus riches. Notamment en revenant sur l’abattement fiscal de 12% de façon progressive « pour les revenus à partir de 130'000 francs », a expliqué Jean Burgermeister. Autre mesure, la fin du bouclier fiscal. Ce mécanisme plafonne l’imposition globale d’un contribuable à 60% de ses revenus. Sa suppression rapporterait 63 millions de francs, selon des chiffres de l’Etat, 115 millions selon Ensemble à Gauche.
L'analyse de leur affiche
L’affiche de campagne d’Ensemble à Gauche est simple, sobre, sans chichi. Un slogan blanc sur fond prune, une couleur encore inutilisée à Genève par les autres partis politiques. En Espagne, cette couleur est celle du parti de gauche Podemos. «Le rouge et le noir restent nos couleurs historiques», précise Jocelyne Haller. L’affiche est signée Thibault Schneeberger, figure connue du parti, et ne met en avant aucun visage. Les idées d’abord, quitte à ne pas suivre la tendance des autres partis qui, depuis plusieurs décennies, mettent davantage en avant les personnes. «Changer la vie, c’est possible» est leur slogan-mère, d’autres affiches déclinant leurs différentes propositions seront aussi placardées dans la ville. De quoi rappeler la célèbre chanson de Jean-Jacques Goldmann, «Il changeait la vie». Leur hymne de campagne?
Valentin Emery / Jérémy Seydoux