Genève

Genève accueillera 10 à 15'000 tonnes de déchets français

13.10.2020 17h06 Rédaction

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Dans cette usine de Bellegarde chaque jour, les déchets de 440’000 habitants sont déposés. Presque l’équivalent de Genève. En avril 2021, cette usine sera en travaux et ne pourra plus traiter ses déchets sur place. «Nous modernisons l'usine, il nous faut donc trouver une solution pour incinérer nos 10'000 tonnes de déchets par mois pendant six mois. La moitié ira ailleurs en France, l'autre moitié sera répartie entre Genève, Lausanne et Monthey» explique le directeur de Sidefage Alain De Barros.

Consortium SITRESA

Un consortium entre les SIG à Genève, Tridel à Lausanne, et Satom à Monthey s’est formé pour s’accorder sur le partage de tonnage entre les usines. «Nous nous connaissons bien, nous sommes solidaires entre les usines » explique le directeur général des SIG Christian Brunier.

10 à 15'000 tonnes à Genève

Genève accueillera donc 10 à 15'000 tonnes de déchets en tout sur six mois. Soit environ 2'000 par mois, à compter en plus des 16'000 habituelles traitées aux Cheneviers. «Nous avons la capacité de traiter ces déchets car nous tournons actuellement en sous-capacité» précise Christian Brunier. Pour Tridel à Lausanne, la marge de manoeuvre est un peu moins grande mais faisable: «Nous conservons chaque année quelques pourcents de notre capacité pour répondre à des cas exceptionnels tels que celui-ci ; cela permet de créer un réseau d’entraide inter-usines que nous serons heureux de pouvoir nous même solliciter en 2022 et 2023, années durant lesquelles deux périodes de travaux importants sont prévues.»

Transport par camion

Pour des questions de proximité, les déchets du pays de Gex iront à Lausanne. Ceux d’Annemasse à Genève. Le tout se fera en camions malgré le souhait de faire usage du train pour « Des camions devront donc être, à contre cœur, engagés. Cette solution n’est pas idéale mais elle demeure préférable à l’enfouissement qui attendait vraisemblablement ces matières sans le coup de main de notre consortium» explique l'administrateur délégué de Tridel Sa, Jean-Philippe Petitpierre.

Quid des mâchefers ?

Reste ensuite la question des mâchefers, soit les déchets qui ne brûlent pas comme le métal ou la porcelaine. Cela représente 20% de résidus après incinération. Or Genève arrive déjà à saturation pour le stockage de ses propres résidus. Alors que faire des 2'000 à 3'000 tonnes de mâchefers français supplémentaires ? Genève devrait les renvoyer. Jacques Martelain, directeur du service de géologie et déchets du canton de Genève « Les Mâchefers issus des déchets de l’usine de Bellegarde seront récupérés par cette dernière pour leur traitement usuel. »

Parallèlement en 2019, 12'000 tonnes de déchets ont été envoyés depuis Annecy aux Cheneviers. Ces dépannages de la France par Genève seront plus difficiles dès 2024. À cette date, la nouvelle usine des Cheneviers sera mise en service, avec une capacité amoindrie. 

Céline Argento