Haïti: après le séisme, les secours s'affairent, une tempête menace
Des bâtiments éventrés, des dépouilles coincées dans les décombres. Trois jours après le séisme qui a frappé Haïti, faisant plus de 1400 morts, les secours tentaient lundi de retrouver les personnes disparues ou bloquées sous les ruines, à l'approche d'une tempête.
La dépression tropicale Grace faisait en effet planer le risque d'inondations et de glissements de terrain en Haïti et dans la Républicaine dominicaine voisine, a averti le Centre national des ouragans, basé à Miami.
Selon la Protection civile haïtienne dimanche soir, 1419 personnes sont mortes et plus de 6900 blessées dans le séisme qui a secoué le sud-ouest du pays samedi. Plus de 37'000 maisons ont été détruites ou endommagées.
Dans la petite ville balnéaire de Port-Salut comme dans le reste des régions affectées, les habitants faisaient face à un dilemme: rester dehors pour se protéger des répliques, ou rentrer dans des bâtiments endommagés pour s'abriter des fortes intempéries attendues avec la dépression tropicale Grace.
L'hôpital de la ville a tranché: il faut essayer de protéger les patients qui s'entassent dans la cour, sous des bâches en plastique, depuis le tremblement de terre. En milieu de journée lundi, les malades étaient transférés vers l'intérieur de l'établissement malgré la crainte de répliques.
"Les docteurs nous demandent pour ce soir de rentrer sous la dalle de béton mais jusqu'à présent, on n'est pas en sécurité. Ça secoue encore donc c'est pour ça qu'on est installés dehors", témoignait Wilfried Labaye, 41 ans, avant que la décision de mettre tout le monde à l'intérieur ne soit prise. M. Labaye s'inquiète non seulement pour l'état de santé de son épouse mais aussi des intempéries qu'ils ne pourront pas fuir.
Aide internationale
Aux côtés des infirmières qui s'occupent des blessés, Aline Cadet, sage-femme de 26 ans, est minée par l'annonce des bulletins météo.
"Psychologiquement, nous ne sommes pas bien. On ne sait pas du tout comment on va gérer", lâche-t-elle. "Il y a des femmes enceintes ici, certaines ont perdu leur bébé en tombant ou en étant blessées", déplore-t-elle.
De nombreux pays, notamment les Etats-Unis, la Républicaine dominicaine, le Mexique ou encore l'Equateur ont offert leur assistance avec l'envoi de personnel, de rations d'urgence et d'équipements médicaux. La Suisse a annoncé dimanche qu'elle décidera prochainement si elle envoie des renforts, en plus de l'aide déjà en cours sur le terrain.
L'armée américaine a annoncé lundi la constitution d'une mission militaire conjointe, avec le déploiement déjà effectué d'une équipe chargée d'évaluer la situation dans les zones affectées grâce à des moyens aériens d'observation. Quatre hélicoptères ont également été mobilisés pour du transport.
Il s'agit d'"avoir une idée des dégâts", a expliqué lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Les images aériennes prises par les équipes américaines "aideront à déterminer quelle aide est nécessaire, où et quand".
Martin Esposito avec ATS