Genève

L'épineux dossier de la mobilité à Genève

18.10.2021 16h55 Rédaction

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Le trafic motorisé à Genève a pratiquement retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Le Conseil d’état a décidé de changer de braquet pour lutter contre les nuisances que le trafic engendre avec en ligne de mire le changement climatique qui oblige à changer nos comportements. Des restrictions qui s’accommodent mal avec des alternatives encore timides.

Les bouchons sont de retour à Genève. La crise sanitaire nous aura plongé dans une douce léthargie. Le retour à la réalité est brutal. Fin du télétravail, chantiers un peu partout en ville, cette parenthèse enchantée d’un an a pris fin à la rentrée avec une impression pourtant contredite par les chiffres.

Sur l'ensemble des points de comptages pris en compte, le trafic total était 12% plus faible en juin 2021 par rapport à 2019. La différence en septembre n'est plus que de 5%.

La guerre à la voiture est déclarée, et insidieuse. Les zones 30 vont se multiplier au centre-ville. Les entreprises sont incitées à ne plus fournir de parkings à leurs collaborateurs, les petites douanes à l’ouest du canton ont des feux pour réguler le trafic dans les villages et inciter les automobilistes à changer d’itinéraire. Des tests de fermeture nocturne des petites douanes du côté de Puplinge vont aussi avoir lieu prochainement.

Les voitures ne sont pas les seules à être ciblées. Les deux-roues aussi. Fini la tolérance du parking sur les trottoirs pour les motos et les scooters. Les trottinettes électriques qui fleurissent ne bénéficient pas non plus d’un blanc-seing. Des opérations de contrôles de la vitesse ont eu lieu sur la voie verte à la fin de l’été. La cohabitation de tous ces modes de transport avec des pistes cyclables jugées insuffisantes par les associations est un défi.

Dans ce contexte, les moyens alternatifs pour se déplacer sont limités. Si le réseau de transport en commun est dense, la vitesse commerciale stagne à environ 14 km/h aux heures de pointe, n'ayant quasiment pas évolué depuis 1988.

Le Léman Express, qui a retrouvé 90% de sa fréquentation d’avant crise représente une alternative aux frontaliers, mais se heurte à plusieurs écueils, problèmes de cadence et de ponctualité, trains parfois bondés aux heures de pointe et parking à proximité des gares saturés.

Les pendulaires de l’ouest du canton et du pays de Gex n’ont pas la chance de pouvoir compter sur le rail. Les bus en sites propres ne séduisent pas, manque de P+R et temps de trajets trop longs par rapport aux bouchons. Dans une Genève qui aspire toujours autant de main d’œuvre, les mesures de contraintes sont peu efficaces si elles ne s’accompagnent pas de solutions alternatives efficaces.

Moins de moteur, plus de labeur, l’alternative du télétravail transfrontalier est une solution simple qui a fait ses preuves durant le confinement, mais qui n’est pas pérenne. Les décisions se prennent à paris et à Berne en matière de fiscalité. Une manne qui pourrait échapper à la région.

Co-voiturage, système D, les comportements en terme de mobilité doivent changer, volontairement ou sous contrainte. Reste à trouver la bonne équation entre efficience et confort pour les usagers.

G.Miélot