«La Race des orphelins», victimes oubliées de la Seconde Guerre mondiale
C’est la révélation littéraire de cette rentrée, La Race des orphelins écrit par Oscar Lalo aux éditions Belfond. L’histoire est celle d’Hildegard Müller, une femme quasiment illettrée de 76 ans, reliquat du délire nazi, victime oubliée du Troisième Reich. Résultat de longues recherches, ce livre met en lumière une facette trop souvent ignorée et pourtant majeure de la Seconde Guerre mondiale, le projet de création d’une race supérieure par les hauts dignitaires nazis. «Les critères étaient délirants» explique l’auteur genevois. Taille, couleur des cheveux, des yeux, etc. «Dans ces industries de bébés parfaits, la sélection était permanente.» Ils étaient élevés dans des pouponnières nazies, Lebensborn. Nourris et soignés pendant la guerre, l’enfer commence pour eux lorsque celle-ci prend fin. Emblèmes du nazisme, ils ont été envoyés dans des institutions pour handicapés mentaux ou utilisés par des familles comme petites mains. «Beaucoup sont analphabètes et donc cette race supérieure est devenue paradoxalement et tragiquement une race inférieure.»
Elio Sottas