Genève

Laurence Haïm: «J‘ai eu l’impression d’être à Bagdad»

03.06.2020 21h39 Rédaction

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«On a l’impression qu’une bombe va tomber sur Manhattan.» Aux États-Unis, la mort de George Floyd, un afro-américain victime d’une bavure policière, provoque une vague d’indignation sans précédent. En direct de New-York, la journaliste Laurence Haïm compare la ville à une zone de guerre. «Je n’ai jamais vu ça» avoue-t-elle. Des manifestations naissent partout dans le pays, «c’est la bavure de trop» explique la journaliste. «Cette Amérique raciste n’est plus possible.» Un ras-le-bol général qui voit se mélanger deux mouvements dans les rues: une Amérique qui dénonce les violences policières et une Amérique qui dénonce le système capitaliste. Face à cette affaire, Donald Trump «a décidé de poursuivre la même stratégie.»  Il souhaite être le président de «la loi et de l’ordre» et cherche ainsi à rétablir le calme et à ce que «l’Amérique reparte.» 

 

«La situation des Noirs à tendance à se dégrader considérablement.» Sur le plateau du journal, la présidente de la Commission fédérale contre le racisme, Martine Brunschwig Graf, réagit aux événements survenus la semaine dernière aux États-Unis : «Ce qui m’a frappé, c’est le regard du policier. On le voit sans état d’âme.» Une violence rarissime qui a scandalisé le monde entier. Des mouvements pour dénoncer les violences policières ont émergé ces derniers jours sur les réseaux sociaux.  Chaque pays fait ressortir des tristes exemples de bavures policières survenues sur leur sol. Si le racisme est encore considérable sur l’ensemble du globe et nécessite un combat au quotidien, Martine Brunschwig Graf relève qu’«un acte avec un tel cynisme»  n’est pas observable partout. 

En Suisse, le combat aussi se poursuit: «Ce qu’on doit surveiller impérativement c’est le rejet de l’autre.»  Continuer les campagnes de prévention notamment dans les écoles pour que la discrimination d’autrui ne devienne jamais quelque chose de «naturel.» Les politiques ont également un rôle à jouer: « En Suisse, on comprend que les autorités politiques ne cautionnent pas le racisme. Aux États-Unis on a un président qui refuse de le dénoncer.»

Elio Sottas