Genève

Le Conseil des Etats veut faire travailler les femmes un an de plus

16.03.2021 19h18 Rédaction

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Trouver 26 millards de francs d’ici 2030:  c’est l’idée du gouvernement fédéral avec sa réforme de l’AVS. Le projet a été largement retoqué par la Chambre haute hier qui a proposé une version bien moins généreuse, surtout pour les femmes. La mouture présage d’âpres discussions.

L’âge de la retraite des femmes était fixé à 64 ans, il devrait passer à 65 ans. Les femmes travailleront donc une année de plus. C’est en tout cas ce que souhaite la majorité du Conseil des Etats. L’objectif de ce rallongement : rapporter 10 milliards de francs pour assurer le financement de l’AVS. 

Égalité salariale


Mieux financer l’AVS, sur ce point tout le monde est d’accord, mais c’est la méthode qui diffère. « Si on lutte vraiment contre les inégalités salariales et qu’on y met fin, et bien, nous aurons un revenu supplémentaire très important pour l’AVS précise la conseillère aux Etats du groupe Les Verts Lisa Mazzone. Il pourrait permettre de façon structurelle de mieux financer et sur le long terme l’AVS. »

Version "à minima"


Le Conseil des Etats a aussi validé hier une version considérablement rabotée des compensations pour la génération transitoire. Ces femmes nées entre 1959 et 1967.
Le projet du Conseil fédéral prévoyait 700 millions de francs, les Etats se sont mis d’accord sur 430 millions. Une position "a minima" qui suscite des réticences, même à droite et plus largement chez les parlementaires latins. 
« Ce projet n'est pas assez généreux en terme de compensation envers les femmes explique le conseiller national PDC Vincent Maitre. Sur ce point, il doit vraiment être amélioré. »

La majorité de droite a aussi été plus stricte que le gouvernement sur l’âge du départ à la retraite anticipée des femmes, les sénateurs l’ont fixé à 63 ans, et sur les rentes pour les couples mariés.


Le processus est loin d’être terminé. Il doit maintenant passer sur les tables des conseillers nationaux. La version plutôt rigoriste des Etats donnera de quoi en discuter. 

 

Delphine Palma