Le désastre de l'Euro 2008
Suite de notre série sur les Euro de la Suisse. Après 1996 et 2004, on parle ce soir de l’Euro 2008 organisé en Suisse.
Lors de cet Euro, il y a un incroyable engouement populaire autour de son équipe nationale. L’équipe de Suisse, à ce moment-là, fédère tout un pays. Les supporters portent fièrement les couleurs du drapeau national dans les rues, les fan zones. La côte de popularité de la Nati est alors énorme. L’entraineur de l’équipe, Kobi Kuhn qui avait annoncé son départ quelques mois auparavant voulait finir en beauté, sur un exploit, un titre de champion d’Europe. Il l’avait annoncé sans détour. Mais voilà, lors de cet Euro tout est allé de travers.
Premier élément perturbateur pour l’équipe de Suisse, c’est la non-sélection de son capitaine Johan Vogel. Le coach et le Genevois se sont brouillés. Et pourtant, plusieurs tentatives de réconciliation avaient été entreprises dont celle du directeur des équipes nationales quelques mois avant l’Euro. On ajoute à ça des absences sur blessures dont celle de Patrick Muller et des matchs amicaux difficiles à gérer avant l’Euro : la préparation est loin d’être optimale.
Premier match de l’équipe de Suisse contre la Tchéquie. Défaite 1-0. Et là aussi tout est allé de travers. Une barre transversale pour la Nati. Un penalty oublié en faveur de l’équipe de Suisse. Un but Tchèque entaché d’un hors-jeu. Bref, en football on dit toujours qu’il faut un peu de réussite. Et là, rien. Cerise sur le gâteau, Alexander Frei capitaine et buteur de l’équipe se blesse, touché aux ligaments croisés du genou. La compétition commence mal.
Ce que l’on ne savait pas sur le moment, c’est l’équipe est alors perturbée par un problème extra sportif. La femme de Kobi-Kuhn est sévèrement malade. L’entraineur de la Nati doit chaque jour s’absenter pour se rendre à son chevet. Une situation qu’il a du mal à gérer, il l’avouera plus tard. Tout est mis en place pour s’assurer que l’information ne filtre pas dans les médias. Michel Pont et le staff doivent alors s’organiser pour assurer au mieux le fonctionnement de l’équipe.
Deuxième match Face à la Turquie, et déjà à ce stade la Suisse est condamnée à gagner. Ce match s’est joué sur des détails dans des conditions dantesques. Mais encore une fois, malgré l’ouverture du score de la Suisse sur un but de d’Hakan Yakin, la réussite n’est pas du côté de la Nati. Hakan Yakin lui-même d’origine turque à la balle du 2-0 au bout du pied, se rappelle Michel Pont.
Mais la Turquie s’impose sur le fil. Score final 2-1. Quatre jours après le début de «son» Euro, la Suisse est la première des nations éliminées. Tous les espoirs d’un peuple sont douchés. Seule bonne nouvelle, le dernier match contre le Portugal gagné 2-0. Première victoire de la Suisse dans un Euro. Dans les médias, on parle au mieux d’une désillusion au pire d’un désastre.
Denis Palma