Genève

Le parlement approuve le mariage pour tous et la PMA

19.12.2020 00h22 Rédaction

image

«C’est un jour historique», sourit Laura Rousseau, co-présidente de la Fédération genevoise des associations LGBT. Le 18 décembre, le Conseil national a approuvé le mariage pour tous et la procréation médicalement assistée. Sept ans après le dépôt de la première proposition, le parlement suisse est un des derniers d’Europe a adopter le mariage pour tous. 

De plus belles perspectives d’avenir

Selon Laura Rousseau, cette décision offre une meilleure perspective d’intégration à la société pour les personnes LGBTQI+. Des droits déjà acquis pour les couples hétérosexuels seront désormais accessibles à tous, à l’image de la naturalisation facilitée, l’accès à l’adoption ou la PMA pour les couples de femmes ayant recours à une banque de sperme suisse. Une exception est en effet faite si le couple décide d’avoir recours à la PMA à l’étranger ou par un don privé, «contrairement aux couples hétérosexuels où l’époux est reconnu comme le père, indépendamment de la manière dont l’enfant a été conçu», explique Laura Rousseau.  

Malgré cette exception, c'est une bonne nouvelle, donc, pour les futures générations. «On vend le mariage comme un rêve pour les enfants, explique Laura Rousseau. Quand on réalise qu’il n’est pas accessible, on se sent comme citoyen de seconde zone. Là, on offre de nouvelles perspectives aux jeunes.»

Crainte d’un référendum

Si l’UDC avait déjà envisagé de passer par le référendum si le projet de loi était accepté, l’UDF a d’ores et déjà annoncé qu’il entamerait un référendum. Si les chiffres sont plutôt positifs pour les personnes LGBTQI+, Laura Rousseau redoute le débat qui pourrait être soulevé dans le pays. «On l'a vu avec la «Manif’ pour tous», en France, qui était assez violente. Si il y a un débat en Suisse, nous espérons qu’il sera respectueux.»

Accord parental pour les mineurs désirant changer de sexe à l’état civil

Un autre point abordé et approuvé par le parlement: l’accord parental pour les mineurs, dès 16 ans, souhaitant changer de sexe à l’état civil. Une nouvelle qui attriste les associations LGBT qui voient cette décision comme un réel retour en arrière. «Avant, on regardait si un jeune présentant une dysphorie de genre était capable de discernement. Aujourd’hui, il faut un accord parental, or, les jeunes savent souvent quelle est leur réelle identité de genre depuis longtemps.» Laura Rousseau affirme que les associations continueront de se battre contre cette nouvelle réforme. 

 

Léa Frischknecht