Genève

Les commerçants dans la rue

19.11.2020 18h43 Rédaction

redac

Près de 500 commerçants se sont rassemblés sur la plaine de Plainpalais à l’appel de la société des cafetiers, restaurateurs et hôteliers genevois venus exprimer leur détresse face à la fermeture de leurs établissements. Un désarroi qui se traduit par un durcissement du discours.

Le ton est donné. Une colère froide largement partagée par des professions privées d’exercer à cause de la pandémie. Les aides octroyées par l’état sont jugées insuffisantes.

Une manifestation masquée et statique, la police veille pour une poignée de récalcitrants. Les témoignages s’enchainent sur l’estrade et le discours se durcit. Des points de vues contradictoires avec la situation sanitaire vécue par le personnel hospitalier qui viennent se mêler aux cris du cœur.

Cri de détresse de professionnels au bord du dépôt de bilan qui attendent avec angoisse un geste du Conseil d’Etat pour sauver les meubles à la veille des fêtes de fin d’année.

P.Wittge / G.Miélot

Le point de vue des manifestants n’est pourtant pas partagé par l’ensemble de la profession. A l’image d’Elodie Baerlocher et Yassine Ouldammar , deux restaurateurs genevois qui ont décidé de ne pas sortir dans la rue aujourd’hui. « Nous avons les mêmes problématiques que tout le monde, seulement l’exigence de vouloir rouvrir tous les commerces n’est pas possible. Nous ne pouvons pas mettre ensemble les esthéticiennes, les magasins de chaussures, les discothèques et les restaurants.» Yassine Ouldammar  annonce avoir confiance dans les mesures prises par l’Etat et accepte la fermeture de son établissement malgré les difficultés que cela engendre: «Ils nous disent que ça se passe mal, que les hôpitaux sont saturés, je leur fait confiance.»

S’ils comprennent la position défendue par le Conseil d’Etat, Il n’est pourtant pas question pour ces restaurateurs de minimiser les conséquences dramatiques que pourraient avoir ces mesures sur leur affaire: «Il faut que les aides arrivent très vite parce que là, on n’y arrive plus.» Elodie Baerlocher pointe notamment du doigt le problème autour des loyers. Les aides aux loyers à hauteur de 50% proposées par l’Etat ne sont possibles que dans le cas où le propriétaire accepte de prendre en charge les autres 50% de la somme. Une «aberration» pour la restauratrice.

Ainsi, si aujourd’hui ils acceptent de fermer leur établissement pour protéger la population, ils attendent que cette solidarité soit réciproque.