Genève

Les derniers propriétaires de villas de la Chapelle-Gui crient à la trahison

07.10.2020 18h24 Rédaction

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Projet immobilier de la Chapelle-Gui : les derniers propriétaires de villas du périmètre s’estiment trahis par l’État et la commune de Lancy. La semaine dernière sur notre antenne, les autorités ont annoncé un accord qui prévoit la construction d’une école sur leurs parcelles. Aujourd’hui, ses propriétaires de villas sont sous le choc : on leur avait promis, disent-ils, qu’ils pourraient rester aussi longtemps qu’ils le souhaitaient.

Un projet d'école appris via le journal de Léman Bleu TV 

A la route de la Chapelle, ces quatre maisons et leurs parcelles sont convoitées par l’état et la commune de Lancy pour y construire une école. Les propriétaires de ces maisons sont quatre familles, propriétaires depuis plusieurs générations. Tous ont appris la nouvelle devant leur écran en regardant le journal de Léman bleu. Ils se sentent trahis par les autorités lancéennes. "Je suis née, j'ai grandi et fait toutes mes écoles à Lancy. Je vis dans la maison de mon grand-père qui a travaillé pour l'acheter. J'étais loin de penser que Lancy pouvait nous planter un couteau dans le dos. Tout cela sans nous en parler avant. Les deux politiciens (A. Hodgers et Damien Bonfanti) ne prennent pas en compte qu'il y a toute une histoire de vie de familles avec des enfants sur ces terrains", explique de manière émue Jocelyne Bissig, propriétaire d'une villa de la route de la Chapelle. 

Les propriétaires crient à la trahision de l'Etat 

Ces propriétaires de villas se sentent d’autant plus trahis que l’Etat leur avait donné en 2006 des garanties. Le dernier paragraphe d'une lettre écrite par l'ancien Conseiller d’Etat Robert Cramer l’atteste selon eux: « les propriétaires actuels pourront rester chez eux aussi longtemps qu’ils le désirent, l’urbanisation du périmètre en question devant s’effectuer par phases successives pour autant que les terrains deviennent disponibles. » Le président de l'association pour la sauvegarde du site de la Chapelle, Fabio Heer, demande à l'état de «respecter ses engagements».

Des investissements coûteux pour rénover ces villas 

Sur la base de ces promesses, certains de ces propriétaires comme Fabio Heer ont engagé de couteux travaux sur leur maison. Lui, s’est endetté à hauteur de 500 000 CHF, dit-il, pour «rénover sa maison. C'est une maison des années 50, donc nous l'avons complétement rénovée de A à Z. Nous avons fait un assainissement énergétique quasi complet ce qui signifie que nous sommes presque aux normes minergie. Nous avons refait tout l'intérieur, les chambres et avons également installés une pièce spéciale pour que ma femme puisse exercer son métier de professeure de pilate», détaille le maître des lieux.

Aujourd’hui, la commune de Lancy se dit prête à négocier pour trouver des solutions de relogement pour ces 4 propriétaires de Villas. Ces derniers proposent plutôt de construire l’école ailleurs que sur leurs parcelles. «L'état possède sur le périmètre 16 000 métres carrés de terrain. Ils se sont trompés sur la planification, donc s'ils mettent l'école sur leur terrain pas de problème. Mais s'ils veulent la bagarre, ils l'auront. Car si nous faisons opposition au plan localisé de quartier, ce seront de nombreux logements qui seront retardés et bien-sûr, l'école aussi», prévient Fabio Heer.  

A la Chapelle-Gui, une vingtaine de villas doit être détruite. Le plan localisé de quartier, qui doit être prochainement réajusté, devrait prévoir la construction de 7 immeubles d’habitation et d’une école. Premier coup de pioche annoncé dès 2022. 

Denis Palma