Genève

Les libraires en colère

19.04.2020 19h12 Rédaction

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Alors que le Conseil fédéral a annoncé la réouverture des commerces le 11 mai, il a également décidé que les supermarchés tels que la Migros pourraient ré-ouvrir leurs secteurs non-alimentaires dès le 27 avril. L’incompréhension est totale pour Pascal Vandenberghe, directeur des librairies Payot, qui considère ces décisions comme étant de la concurrence déloyale. Il souligne que le groupe Migros a enfreint les interdictions en vendant des livres dans certains cantons. «Que certains profitent pour faire du fric sur des produits qui ne peuvent pas être vendus, c’est dégueulasse. Et le 27 avril, ce sera légal si le Conseil fédéral ne revoit pas sa copie.»

Le libraire a d’ailleurs écrit au conseiller fédéral Alain Berset, également en charge de la culture. Au contraire des libraires indépendantes qui ont lancé une pétition pour pouvoir rouvrir le 27 avril, Pascal Vandenberghe souhaiterait que tous les commerces soient logés à la même enseigne et interdits de vendre des livres jusqu’au 11 mai. «Ré-ouvrir le 27 avril alors que la clientèle sera encore incitée à rester chez elle n’est pas forcément une bonne idée. Les charges partiront à la hausse mais les recettes seront encore très basses. Donc ok pour le 11 mai, à condition qu’il n’y ait pas de concurrence déloyale face aux grandes surfaces qui se portent très bien.»

 

Migros, bailleur peu solidaire

Enfin, Pascal Vandenberghe souligne que le groupe Migros est le bailleur de deux librairies Payot mais qu’aucun geste pour le loyer n’a été accordé par le géant orange. «J’entends beaucoup parler de solidarité depuis le début de cette crise et je cherche dans le dictionnaire ce que ce mot veut dire.»

 

Léa Frischknecht