Genève

Prisés des Genevois, les logements à Nyon se font rares

09.10.2020 18h17 Rédaction

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Le taux de vacances des logements continue à augmenter en Suisse. Les appartements libres ont grimpé d’1.7% dans le pays. Mais Genève présente le taux le plus bas avec seulement 0.63% de taux de vacance. Le phénomène pousse les Genevois à aller habiter un peu plus loin, à Nyon par exemple. La ville de la côte a vu sa population doubler en quelques années… si bien qu’il devient difficile de s’y loger.

« Celui-ci par exemple, 2800 francs… c’est extrêmement cher!» Sur son smartphone, Urania est à la recherche de la perle rare. Urania est arrivée à Nyon en 2018, dans ce trois-pièce, soit un salon et deux chambres selon les normes vaudoises. Mais aujourd’hui, avec l’arrivée d’un bébé, elle et son compagnon recherchent plus grand. «Quand je regarde ailleurs, à Neuchâtel ou à Fribourg… je me rends compte que c’est bien moins cher que Nyon. Au final, mon appartement n’est pas si mal au vu de la situation ici.»

Pour cet appartement, légèrement excentré du centre-ville, Urania paie actuellement un loyer de plus de 2200 francs. Ce type de bien, c’est la denrée rare à Nyon. La demande est forte, plus que l’offre.

Nyon en dessous du seuil de pénurie 

Les clients de cette agence immobilière ont souvent le même profil. «Le jeune couple qui veut s’établir et va chercher entre 2 et 3 pièces. L’un travaille ici, l’autre ailleurs que Nyon. Puis les familles de 1 ou deux enfant(s). 3,5 pièces à 4 pièces», explique Nicolas Sabater, directeur de Naef à Nyon.  

Car Nyon est prisée. Si bien que les logements vacants sont rares. 1,3% dans le district… et seulement 0,35% en ville de Nyon. A titre comparatif, on parle de pénurie de logement lorsque le taux est en dessous d’1,5%.  «Les gens ont envie de venir vivre à Nyon. Il y a toutes les écoles, toutes les écoles internationales aussi qui ne sont pas loin et qui répondent à notre clientèle étrangère puisque nous avons passablement de nationalités différentes en ville de Nyon.», précise Nicolas Sabater.

Prisée de Genevois 

Nyon est aussi fortement prisée de Genevois. Les trains rejoignent le centre-ville de Genève en 15 minutes seulement. Alors forcément, la demande augmente… et les prix avec. Il faut compter entre 2300 et 2500 francs en moyenne par mois pour deux chambres et un salon. Bien au-dessus de la moyenne vaudoise.

Pour répondre à la problématique, la ville de Nyon impose à chaque nouvelle construction de comprendre 25% de logements d’utilité publique. Soit des loyers modérés, ou des loyers abordables destinés à la classe moyenne. «Face au constat que les retraités de Nyon, les jeunes qui partaient de chez leurs parents, devaient quitter la ville car c’était devenu impossible de se loger à Nyon, en terme de prix justement.», explique Stéphanie Schmutz, municipale en charge de la cohésion sociale et du logement à Nyon.  

En l’espace de 5 ans, la population a augmenté de près de 10% à Nyon. Pour absorber cette croissance démographique, la ville s’est développée à travers plusieurs gros projet immobilier. Dernier en date, le projet en Gravette. Quelque 450 logement seront construits à deux pas de la sortie de l’autoroute, à côté d’un autre quartier en plein développement.

Lea Job