Procès du cheikh koweïtien: des réponses peu claires
Second jour d’audience dans l’affaire de faux dans les titres qui rassemble un cheikh koweïtien, son homme de confiance et trois avocats genevois. Une seconde journée rythmée par sept longues heures d’audition. Julie Zaugg suit ce procès.
Ce matin, suite et fin de l’audition de l’homme de confiance du cheikh Ahmad Al-Sabah. Tout comme hier, difficile d’obtenir des réponses claires de sa part, et parfois même des réponses tout court. Dans les 5 premières minutes d’audience, il a sommé l’un des avocats de la partie plaignante de se rasseoir en lui disant qu’il ne répondrait à aucune de ses questions. Lui qui se tient de façon nonchalante sur sa chaise, a part ailleurs haussé la voix à plusieurs reprises, s’est énervé, à coupé la parole à la présidente qui l’a remis à sa place.
L'accusé a au passage mentionné l’absence d’humanité du ministère public à son égard. Il réclamait la possibilité de s’exprimer encore une petite demi-heure, puisque cette affaire lui a pris 7 ans de sa vie. Le tout lui a valu un rappel au respect et à la décence.
En tout cas, cet homme de 44 ans ne semble pas troublé d’être sur le banc des accusés, il a même demandé à un confrère s’il était possible de récupérer son portrait auprès du dessinateur de presse.
Le cheikh nie
Cette attitude, on ne l’a pas du tout retrouvée lors de l’audition suivante, celle du cheikh Ahmad. Elle a duré 5h aujourd’hui. Il nie en bloc toutes les charges retenues contre lui. Il renvoie systématiquement à son homme de confiance et à l’un des avocats de cette affaire, grand absent du procès. S’il a pu signer des papiers mentionnant l’arbitrage, il l’a fait sans les lire, presque les yeux fermés « je le fais souvent, disait-il, à travers mes différentes positions dans des organismes sportifs et politiques. Je fais confiance à mes avocats ».
Il a finalement dit cet après-midi qu’il avait peut-être été trompé. Et a admis que cet arbitrage était certainement un faux. Reste à voir si la Cour a été convaincue par ses explications. Une chose est sûre= s’il est reconnu coupable, c’est un important dégât d’image qui attend le cheikh koweïtien. Lui qui occupe aujourd’hui encore plusieurs positions dans des institutions sportives internationales, comme le CIO ou l’association des comités nationaux olympiques.
Julie Zaugg