« Tant que la protection contre les complications reste élevée on est très content »
Alors que les chiffres montrent que l’efficacité des vaccins est malmenée par le variant Delta, certains pays resserrent la vis quant aux personnes guéries n’ayant reçu qu’une injection. La question d’une dose supplémentaire est en étude.
Une immunité diminuée d’un tiers pour les vaccins Pfizer et Moderna avec le variant Delta. C’est ce que démontre une étude publiée par les autorités de santé américaines. Menée sur des milliers d’employés de centres de soins et d'hôpitaux du pays, l’étude atteste que l’efficacité des vaccins Pfizer et Moderna s’érode largement face au variant Delta, passant de 91% à 66%.
Eviter la surcharge des hôpitaux
L’utilité du sérum reste pourtant indéniable pour limiter l’apparition de cas graves. Les personnes non-vaccinées ont 29 fois plus de chances d'être hospitalisées que les personnes vaccinées selon une autre étude américaine.
Une tendance qui rassure l’infectiologue Alessandro Diana, consultant pour Infovac, et médecin à la clinique des Grangettes. Selon lui, l’important est surtout que les vaccins gardent une efficacité élevée face aux complications graves. « Le but des infections n’est pas tellement d’éviter toutes les infections, mais d’éviter les complications précise-t-il. Bien que la protection soit en train de s’éroder un peu, tant que la protection contre les complications reste élevée, on est très content. »
3e dose ?
Au-delà de la résistance du variant, le facteur temps causerait également l’érosion de l’immunité vaccinale. Un argument supplémentaire pour ceux qui préconisent une troisième dose? Pas pour l’infectiologue Antoine Flahault, qui recommande la prudence.
En attendant des données scientifiques précises, le Conseil fédéral est lui aussi dans l’attente. Mais il prépare le terrain. Hier, il a annoncé un accord avec Pfizer pour l’achat de 14 millions de doses supplémentaires d’ici 2023