Genève

Un nouveau projet d'agglomération très influencé par le passé

02.06.2021 17h30 Rédaction

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Le Grand Genève présente jeudi sa liste au Père Noël. Comprenez ses souhaits de financement par Berne de projets d’agglomération. Le numéro 4 est sur la table. Mais la région peine à réaliser les anciens. La Confédération menace de couper les vivres.

En 2007, le tout premier projet d’agglomération prend forme. Avec cet axe : faire l’armature de la région transfrontalière. Le territoire franco-valdo-genevois se voit attribuer 185 millions de chf par Berne pour financer 23 mesures. Actuellement, 76% d’entre elles ont été réalisées. C’est par exemple la création du tram Genève-Annemasse, la création de corridors biologiques pour les passages de faune, ou les espaces publics autour des gares CEVA.

Cinq ans plus tard, en 2012, arrive le projet d’agglomération deuxième génération, pour le désormais nommé Grand Genève. Berne octroie 204 millions pour 32 mesures. À ce jour, 5% de ces projets ont été réalisés. Le PA2 contient par exemple la poursuite du tram vers Saint-Julien, le bus à haut niveau de service ente Gex et Cornavin, ou la consolidation de la voie verte. 

En 2017, on veut un projet de territoire. Le Grand Genève fait une liste très gourmande à Berne. Le couperet tombe. La confédération accepte de ne donner que 39 millions. Après des mois de discussions, l’enveloppe remonte à 116 millions. Les projets éjectés comme le tramway vers le Grand Saconnex ou le bus à haut niveau de service vers Vernier sont repêchés. Des mesures pour les modes doux sont validées. Berne financera également des interfaces multimodales dans les gares françaises du Léman Express. Le taux d’avancement de ce PA3 est aujourd’hui de 2,4%.

En tout, sur les trois projets d’agglomération, Berne a attribué plus de 500 millions de francs au Grand Genève. 375 millions pour le canton. 48 millions pour  Nyon. 89 millions pour la France voisine. 

Mais la confédération ne verse l’argent que lorsque ces mesures sont réalisées. Une menace pèse sur le Grand Genève. Si les mesures du PA1 et PA2 ne sont pas réalisées en 2025, Berne ne versera pas le reste de l’argent promis.

Céline Argento

«Il y a des blocages»

Le président du grand Genève, Antonio Hodgers, réagit à ce constat. Il pointe les recours, qui mettent en danger le financement de Berne: «On ne peut pas toucher au territoire sans créer des mécontents, c’est une réalité que toutes les villes ou agglomérations connaissent.» Il précise que 75% des mètres carrés qui sont autorisés à Genève dans la construction font l’objet d’une procédure d’opposition et la moitié finissent devant les tribunaux. Sur le retard signalé dans le sujet ci-dessus, «nous avons fait un renforcement pour rattraper le retard», appuie-t-il.