Genève

Un rassemblement genevois demande la fin des brevets sur les vaccins anti-Covid

13.10.2021 19h37 Rédaction

live u philippe brevets vaccins covid

Un groupement exige la fin des brevets des big pharma pour éradiquer mondialement le virus SARS-CoV-2.

Un mouvement regroupant des dizaines d’ONG, des personnalités et des partis de gauche ont donné de la voix pour demander aux entreprises détentrices des brevets sur les vaccins pour permettre une large production mondiale à prix abordable et ainsi combler le fossé vaccinal entre pays riches et pauvres.

“10 000 morts par jour”, “2% de vaccinés dans les pays pauvres”, “50 milliards de revenus pour les big pharma”, telles sont les punchlines des manifestants réunis rue du Mont-Blanc ce 13 octobre. Au moment où l’Organisation Mondiale du Commerce traite de la question de la propriété intellectuelles, un rassemblement veut promouvoir la levée des vaccins contre le Covid pour produire davantage de doses à faible coût et ainsi permettre à la planète entière de bénéficier d’un taux d’immunité suffisant pour se prémunir des nouveaux variants de la maladie.

La gauche suisse et française appelle ses sympathisants à se faire entendre à Genève. Les promesses des producteurs de vaccins n’ont pas été respectées, estiment-ils. Toutes les doses devant être allouées aux pays du sud sont souvent restées dans les pays du nord. Le prix moyen d’une dose de vaccin reste soumis à la loi de l’offre et la demande. Tant que les détenteurs des brevets sont seuls à produire les vaccins, l'accès à la vaccination reste cher et limité.

La conseillère nationale Stéfanie Prezioso (EàG/GE) regrette la portée du programme Covax. L'OMS vient de lancer un plan pour pousser les États à aider à immuniser 40% des habitants de chaque pays d'ici la fin de l'année et 70% d'ici juin prochain. Ce chiffre atteint actuellement un tiers de la population mondiale, mais bien moins que dans les pays africains.

Le médecin français Frank Prouhet du «Collectif Brevets sur les vaccins anti-Covid stop, Réquisition» s’appuie sur une étude du think tank américain Public Citizen. Si les brevets sur les vaccins anti-Covid étaient levés, la planète pourrait être immunisée en moins d’un an. Une pétition en ligne a déjà récolté plus de 7000 signatures.

«Maintenant, il faut dire stop»

Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la revue médicale suisse revient sur le paradoxe de la médecine qui d’un côté veut soigner et de l’autre faire de l’argent:  «l’industrie a le droit de faire des profits, mais maintenant il faut dire stop».