Genève

Yves Mirabaud visé par le Ministère public genevois

05.08.2021 17h43 Rédaction

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L'affaire Juan Carlos se rappelle au bon souvenir du banquier Yves Mirabaud, qui fait désormais l'objet d'une enquête du Ministère public genevois. L'associé-gérant senior du groupe Mirabaud est soupçonné de ne pas avoir déclaré aux autorités compétentes une somme de 100 millions de dollars ayant appartenu à l'ex-roi espagnol.

Contacté par AWP, l'établissement a confirmé qu'Yves Mirabaud a été entendu par le parquet genevois "en tant que prévenu au sujet d'un défaut d'annonce" au Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (Mros) remontant à 2018, conformément à une information du quotidien espagnol El País.

"Yves Mirabaud conteste vigoureusement tout grief qui pourrait lui être adressé. La banque est confiante dans l'issue favorable de cette procédure, car elle estime avoir agi conformément à la législation applicable", affirme le groupe fondé en 1819. Le banquier bénéficie de la présomption d'innocence.

Egalement sollicité, le Ministère public genevois n'a pas souhaité commenter l'affaire, dont c'est le dernier rebondissement.

A l'origine du scandale, une somme de 100 millions de dollars versée en août 2008 par le ministère des Finances d'Arabie saoudite sur un compte ouvert chez Mirabaud au nom d'une fondation dont le roi émérite était l'ayant droit économique. Ce dépôt - sur lequel plane un soupçon de corruption autour de l'attribution d'un marché public ferroviaire à l'Arabie Saoudite - aurait dû faire l'objet d'une dénonciation au Mros, selon les autorités judiciaires genevoises.

Soupçons de corruption

Le compte en question a été fermé en 2012. Juan Carlos aurait viré la somme à sa maîtresse, la femme d'affaires allemande Corinna Larsen, cette année-là. L'affaire a commencé à s'ébruiter en 2018.

La procédure a été lancée par le procureur Yves Bertossa, précise jeudi la Tribune de Genève, étayant les informations d'El País. Le quotidien genevois rappelle que la loi suisse sur le blanchiment d'argent prévoit une amende maximale de 150'000 francs en cas de "violation de l'obligation de communiquer", voire de 500'000 francs au plus si l'infraction est "intentionnelle".

Yves Mirabaud est visé en qualité de président du conseil d'administration de Banque Mirabaud, l'entité de gestion patrimoniale du groupe. Il n'est cependant pas un banquier parmi d'autres, puisqu'il préside la Fondation Genève Place Financière, la faîtière locale du secteur. Il était jusqu'à peu administrateur de l'Association suisse des banquiers et a présidé l'Association des banques privées suisses.

 

ATS