Culture

Madame Lisa, une vie de joie

05.02.2022 15h56 Rédaction

Madame Lisa

La patronne du Vénusia se confie dans un grand entretien. Sa première fois, son adaptation entre vie professionnelle et vie privée, son expérience après deux ans de crise: morceaux choisis.

1 - La gêne autour de la prostitution

«C’est assez agaçant. On est considéré, en Suisse, comme une activité légale, comme n’importe quelle autre activité. Il ne faut pas oublier que lors du premier confinement, on nous a snobé. Le Conseil d’État n’a pas pensé à nous, c’est quand même le dernier content où cela a été fermé.» Dans un livre, Madame Lisa écrivait, “Je suis une pute et je suis fière de l’être”: «Ce n’est pas une insulte. Ce qui est une insulte, c’est tous ces petits mots que tu dis avant, comme “sale”. Quand je parle à mes nana, je leur dis que ce sont des putes.»

2 - TOUTE PREMIÈRE FOIS

«C’était il y a tellement longtemps. C’était pour des raisons économiques, cela ne s’est pas fait dans les meilleures conditions, à la maison. J’avais vraiment besoin de cet argent. Je me retrouvais avec deux enfants, un mari très dépensier, une saisie sur salaire. Ce besoin d’argent a duré pendant deux, trois ans. Mais quand le côté vicieux m’a été retiré des yeux, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Si bien que quand mon second mari m’a demandé d’arrêter, je n’ai pas compris la raison.»

3 - L’avant et après pandémie

«J’avais toujours pris une commission fixe, mais depuis la crise, je prend un pourcentage. Cela me permet d’avoir une gestion plus souple. Je vais beaucoup moins sur place, je me considère en pré-retraite. Depuis le Covid, j’ai pris du recul: du jour au lendemain, ne plus avoir le droit de mettre les pieds au Venusia, ça a été terrible, alors que cela faisait 20 ans que je travaillais tout les jours. J’ai réappris ce qu’est une vie de famille et de couple et après avoir connu le relâchement, ce fut dur de recommencer. Jy ai pris goût.»

4 - Family business

«Je me considère comme une femme très fidèle. En 26 ans de mariage, je n’ai jamais fauté. C’est mon activité professionnelle, c’est comme un sportif qui est payé pour courir. Ce n’est pas mon corps que je vends, c’est un service.»

5 - Client.e.s

«Il m’est arrivé il y a quelques années de cela d’avoir une cliente assez régulière. Pour se déculpabiliser, elle venait toujours avec un de ses coups du soir. Je lui ai dit de venir toute seule et ça a été beaucoup plus agréable par la suite.»