Natacha Koutchoumov, le lever de rideau
La co-directrice de la Comédie de Genève a 47 ans. Elle ne briguera pas second mandat pour se consacrer à son fils, autiste et touché de plein fouet par le scandale de Mancy. Extraits de son grand entretien, à regarder en intégralité ici.
«On pouvait me dire que je n’étais pas jolie. Parfois, lors de castings, des femmes me disaient “entre toi et la fille jolie, nous prendrons la fille jolie”. À l’époque, j’intériorisais ça et je fais un régime. Je trouve ça terrible. Mais maintenant, j’ai envie d’être dans l’action, dans la construction et de ne plus accepter ces commentaires.»
Elle cumule diverses casquettes: «J’aime la complexité. L’équilibre familial et personnel n’est pas simple. Mais ce rythme intensif me correspond. Je ne perds pas la passion et pour moi ce qui est important ce que cela fasse sens, que la mission en fasse la peine.»
Dans un an, Natacha Koutchoumov quittera la Comédie. «L’affaire Mancy m’a mis dans une situation complexe et cela compliquait mon travail.» C’est un nouveau chapitre, une page blanche, qui s’ouvre pour elle. «Je veux me consacrer aux enfants et adolescents qui sont dans des conditions tragiques. Je ne suis pas médecin, mais faire partie de la réflexion, volontiers.»
«Être mère d’un enfant autiste est l’expérience la plus douloureuse de ma vie. Mais ça vous oblige à travailler sur vous, à transformer sa colère en détermination. Et ça vous apprend l’amour inconditionnel. Chez un enfant autiste, il n’y a pas de notion de progrès. C’est toujours le revers vertueux, ça oblige à avoir les idées claires, surtout dans les métiers à haute responsabilité.»