Quand la guerre en Ukraine mène sur la scène du Grand Théâtre
Katia Kabanova, l’opéra tragique de Leos Janáček s’installe dès vendredi sous les dorures du Grand Théâtre. Et parmi la dizaine de solistes sur scène, un dissident russe et une réfugiée ukrainienne. Deux exilés de la guerre dont le chemin se croise fortuitement sur la scène de la place Neuve.
Lui est dissident russe, elle, réfugiée ukrainienne. Leur chemin n’aurait jamais dû se croiser. Mais la guerre a tout bouleversé pour eux. Vladimir Kazakov, soliste renommée de l’opéra de Saint-Petersbourg, a fuit la Russie pour Genève au printemps. « Quand ils ont promulgué la loi qui interdit de parler de la guerre, et que l'on pouvait même aller en prison pour cela, j’ai décidé de quitter le pays » raconte le chanteur. « Je veux avoir le droit de dire ce que je veux et ce que je pense de tout ça.
«Peu m'importe qu'il soit Russe»
Natalia Ruda , l’Ukrainienne et Vladimir Kazakov, le Russe ont tout deux un rôle de soliste dans cet opéra de Janáček, Katia Kabanova, qui débute vendredi soir au Grand Théâtre. Natalia, y interprète un petit rôle. Comme Vladimir, la jeune mezzo soprano originaire de Donetsk, a été engagée par le chœur du Grand Théâtre, suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Difficile pour elle de parler politique. Ou même du symbole que représente cette rencontre sur scène. « Je ne me soucie pas du fait que Vladimir soit Russe », tranche-t-elle. « Ce qui compte, ce n’est pas sa nationalité, mais qui il est. Sa personnalité »
Comme Natalia, 2 autres artistes ukrainiennes ont été accueillis au sein du chœur du Grand Théâtre. Le ballet a aussi ouvert ses portes à deux danseuses. Vladimir, lui est le seul exilé Russe de l'institution.