Sidi Larbi Cherkaoui: «J’essaye de me mettre dans des situations où j’apprends»
Il a fait danser Beyonce et Jay-Z dans les couloirs du Louvre: Sidi Larbi Cherkaoui est le nouveau directeur du Ballet du Grand Théâtre. Son premier spectacle à Genève démarre samedi en première mondiale.
«Mondes flottants», ce sont deux pièces chorégraphiques à l’affiche du prochain Ballet du Grand Théâtre. L’une d’entre elles, «Ukiyo-e» est signée Sidi Larbi Cherkaoui, nouveau directeur. Un nom, «qui traduit celui de la soirée, image d’un monde flottant. Je pensais que ce titre était une belle manière d’essayer de montrer comment on est dans une ère où le futur est difficile à s’imaginer, décrit-il. Peut-être, il est temps de flotter, de rester un peu dans l’ici et le maintenant, de profiter de ce moment pour prendre du recul.»
On retrouvera également «Skid» de Damien Jallet, qui a énormément plu à Sidi Larbi Cherkaoui. «C’était une vraie envie de l’inviter en tant qu’artiste chorégraphe et en tant qu’artiste associé pour la compagnie. J’ai été vraiment happé par la proposition artistique», explique le directeur du Ballet du Grand Théâtre. Ce spectacle se passe sur une pente de 34 degrés, sur laquelle les artistes glissent. «J’avais envie de répondre avec ma propre pièce, où il y a des escaliers, pour remonter de cette descente qu’est le spectacle de Damien Jallet.»
Cette utilisation de l’espace indique une fascination commune pour le corps comme véhicule d’une énergie: «C’est comme des rituels, on est constamment en train de travailler la gravité, de tourner, de trouver des manières d’utiliser le corps.»
Un retour aux sources
À la tête de l’institution genevoise depuis quelques mois, Sidi Larbi Cherkaoui a succédé à Philippe Cohen, décédé cet été. «Il y a 17 ans, il m’a proposé de faire une pièce pour sa compagnie à l’époque. Pour moi c’est un retour aux sources de venir à Genève, car c’est ici que j’ai été formé comme chorégraphe», raconte l’Anversois de naissance.
L’opéra n’est pas la seule corde à l’arc de Sidi Larbi Cherkaoui. Il avait notamment fait danser Beyonce et Jay-Z dans le musée du Louvre dans un clip. «J’essaye de me challenger, de me mettre dans des situations où j’apprends, explique-t-il. J’aime être là pour soutenir la vision d’une autre artiste comme Beyonce.» Le chorégraphe travaille également sur “Starmania”, qui sera de passage à Genève prochainement.