Lorella Bertani, l’avocat est une femme
Elle est bien connue des tribunaux genevois, notamment pour son verbe haut. Lorella Bertani était l’invitée du Geneva Show. Elle nous parle de sa carrière, de féminisme mais aussi de la vie nocturne genevoise.
«Ça fait quand même des bleus à l’âme. Je défends des victimes, vous entendez quand même beaucoup de récits qui sont durs à entendre, qui sont poignants. Même si l’on prend de la distance, on voit quand même des choses que l’on n'aimerait pas voir et c’est parfois difficile. Quand vous lisez un dossier, il faut se forcer à ne pas se faire d’image mentale.»
«La plaidoirie, c’est chaque fois, une poussée d’adrénaline, une tension très forte. Il y a la peur d’oublier quelque chose. À chaque fois chez moi, c’est une préparation très longue. C’est presque la préparation d’un monologue théâtral. Ça peut être aussi parfois épuisant.»
«Il y en a eu deux. Le premier, c’était cette affaire d’assassinat dans lequel il y avait l’agent infiltré. C’était une procédure difficile et lourde. Il y avait aussi l’histoire de cette femme qui avait été enlevée et violée par deux hommes. Pendant des années, elle ne pouvait plus monter dans un véhicule. Quand elle a reçu son indemnité de tort morale, elle m’a annoncé qu’elle venait de passer son permis. Et ça pour moi, c’était magnifique.»
«Dans certains cas et dans certains pays, la justice ne fait pas bien son travail. Maintenant, toute personne est présumée innocente et c’est à la justice de rendre son verdict de culpabilité. Je n’aime pas que l’on cloue les gens au pilori, pour moi c’est un retour en arrière. Il y a la place au contradictoire, je n’aime pas l’idée de la dénonciation anonyme, je trouve que l’on a un système démocratique et il doit être respecté.»
«J’ai l’impression que Geneve ne se réjouit pas assez de tout ce qu’elle a. Il se passe des tas de trucs à Genève, mais chaque soir vous avez des spectacles, des stand-up. On devrait sourire et puis se dire “qu’est-ce que l’on est content d’être dans cette ville où il se passe plein de choses.”»