Culture

«On est en train de perdre un des joyaux de la planète»

16.02.2023 19h41 Rédaction

Des écailles de pangolin, ou défenses d'éléphant, envoyées en Asie pour être consommées. Le trafic d'animaux sauvages perdure. Des organisations comme Eagle tentent d'arrêter les trafiquants. Le Genevois Jean-Claude Vignoli en a fait partie. Il nous livre son expérience dans son livre, «Pour une poignée d'ivoire».

«J’ai eu la chance de voyager pendant des années, à faire des safaris. Et voir un éléphant dans un documentaire ou dans son environnement, ce sont deux choses différentes. On crée une connexion avec ces animaux, qui nous donnent envie de faire quelque chose pour eux», raconte Jean-Claude Vignoli. Par la suite, il s’est engagé auprès de l’ONG Eagle pour tenter d'arrêter les trafiquants d’ivoire. 

Il ne faut pas se méprendre cependant: son combat n’était pas contre les braconniers: «Lorsqu’un policier doit faire du chiffre, il va se focaliser sur le dealer du coin de la rue et non sur celui qui est au-dessus. C’est pareil avec les trafiquants, qui activent les braconniers sur le terrain.»

Une mort parfois lente

Dans son livre «Pour une poignée d'ivoire», il dénonce la puissance et l’ampleur des réseaux de ces trafics. «L’Afrique est extrêmement près. Quand on se retrouve pris dans toute cette criminalité que l’on se rend compte des sommes en jeu. Le père d’un des trafiquants brasse des milliards, alors qu’il était autrefois un médecin à Abidjan. C’est évident que les trafics étaient derrière son ascension.» Il raconte aussi la souffrance des animaux, qui sont parfois confrontés à des pièces et à une mort lente. «Quand on voit un éléphant agonisant, on sait que l’on est en train de perdre un des joyaux de la planète et on voit le gâchis d’une vie perdue pour des dents.»

Jean-Claude Vignol dénonce également dans son livre les zoos et le «colonialisme vert». «On ne réalise pas à quel point notre impact est important sur ce continent. La diversité y est unique. Je crois que tous à notre niveau, au lieu d’attendre des réponses politiques, on peut agir à notre niveau.»