Culture

L'Iran et la recherche de lumière, par Marianne Herjean

24.02.2023 15h44 Céline Argento

iran

Depuis cinq mois, la contestation enfle contre le régime en Iran. Un pays où les libertés sont restreintes par le régime en place. L’artiste Marianne Herjean y séjourné il y a un an. Son travail en est une empreinte. 

En mai 2022, Marianne Herjean séjourne en Iran, après un long parcours de plusieurs mois depuis Genève. Elle y déniche notamment de la matière pour sa peinture, au sud, sur l’ile d’Ormuz: « Dans mes valises j'ai ramené des pigments: du safran, du sable oxydé, de la spiruline. J'ai mélangé cela pour en faire mes peintures». En rentrant, elle aboutit à plusieurs toiles: «Ma peinture est abstraite parce que je m'extrais de la réalité pour mieux la capter». 

Se souvenir de la lumière

La réalité, ce sont les paysages observés. Mais surtout, cette vie iranienne difficile pour la population: «ce que j'ai ressenti, c'est que les gens sont comme enfermés dans leur propre pays». En septembre dernier, Mahsa Amini décède après avoir été interpellée par la police iranienne. Elle était accusée d’avoir mal porté son voile. L’artiste y dédie son exposition: «mon exposition s'intitule "se souvenir de la lumière" en hommage à ces femmes qui luttent depuis des mois pour leur liberté». 

Un écho particulier pour Marianne Herjean, et son rapport au monde: «Il ressort de ce voyage la fierté d'être une femme, d'être une artiste. D'autant plus qu'en Iran les femmes n'ont pas cette chance de pouvoir voyager, créer, s'exposer.»

L’Iran, un pays marqué, et marquant. L’artiste y entrevoit une lumière parfois difficile à saisir. L’exposition est à voir jusqu’à dimanche, au manoir de Cologny.