Regardez «Fabriquer un opéra», notre document sur la préparation du «retour d’Ulysse»

Depuis lundi sur la scène du Grand Théâtre se joue «Le retour d’Ulysse». Avant de briller sous les feux des projecteurs, décors, costumes et accessoires sont fabriqués par les ateliers de l’institution lyrique. Depuis plusieurs mois, on a suivi la création de cet opéra. Une immersion dans cette fabrique à rêve à la rencontre d’artistes et d’artisans passionnés.

C’est un opéra créé en 1640 par Claudio Monteverdi, «Le retour d’Ulysse». L’histoire se base sur le célèbre héros de la mythologie grecque qui, des années après la fin de la guerre de Troie, rentre enfin au pays.

À la mise en scène de ce spectacle, le collectif belge FC Bergman. Avec la volonté d’inscrire  l’histoire dans un décor des plus contemporains, celui d’un aéroport. C’est dans les ateliers de menuiserie à la jonction que débute notre périple. Dans cette immense pièce sont fabriqués les nombreux éléments, principalement en bois, qui viendront structurer la scène. Pour «Le retour d’Ulysse», on y fabrique également une tournette à bagages qui fonctionnera durant le spectacle. 

Ici tout est faux, et pourtant, le travail est précis, on construit comme pour du vrai. La dernière touche qu’il manque aux décors avant de pouvoir rejoindre la scène, c’est la peinture. Un domaine qui a son propre atelier, à Vernier, et là aussi tout est affaire de précision. Une fois que tous ces éléments ont pris leur aspect définitif, ils rejoignent la scène pour y être installés. 

En quatre jours, l’aéroport du «retour d’Ulysse» va prendre vie. Le montage d’un tel décor implique tout un travail d’ingénierie pour s’assurer notamment de la solidité de la passerelle qui accueillera le choeur. Mais l’ensemble de ce chantier représente un véritable défi. 

Une mise en scène XXL

Quittons la scène du Grand Théâtre pour retourner aux ateliers. Les accessoiristes sont en train de finaliser les nombreux éléments demandés pour donner vie à la mise en scène. Pour le retour d’Ulysse, de nombreux accessoires ont été créés. Ce cochon, fraichement mort, aura nécessité un tour chez le boucher pour comprendre comment le rendre fidèle à la réalité. Cette tête de cheval en bois ou cette créature regorgent de détails, des éléments minuscules pas toujours perceptibles par le public mais qui donnent un réalisme à l’ensemble. 

Le jour de notre tournage, la styliste qui a imaginé les accessoires et les costumes de l’opéra est en visite à l’atelier pour régler les derniers détails. Sur la base des esquisses et des carnets d’inspiration de Mariel Manuel, les accessoiristes doivent trouver des techniques pour donner vie aux dessins. À l’atelier de couture, c’est le même principe. Nous retrouvons la styliste venue donner des instructions pour la fabrication de la tenue de Neptune pour laquelle de nombreuses fausses écailles brillantes ont été créées.

Et même si le public est parfois très loin de la scène, l’atelier s’applique à réaliser des vêtements de haute couture. Pour chacun des ateliers, il faudra entre deux et qautre mois de travail pour préparer l’opéra.

La générale piano, c’est aussi l’aboutissement du travail réalisé par le collectif de metteurs en scène. Après de nombreuses répétitions, l’oeuvre doit ressembler à ce qu’ils avaient imaginé. 

Depuis plus d’une année, les 4 artistes belges ont développé la mise en scène et la scénographie de l’opéra. Cette répétition est la concrétisation de nombreux échanges avec tous les ateliers du Grand Théâtre pour transmettre une vision et s’assurer que chaque détail soit fidèle au concept initial 

Une aventure également pour tous les ateliers du Grand Théâtre qui a chaque opéra doivent se réinventer. Et pour se rendre compte du rendu de leur travail, tous viennent profiter d’une répétition ou d’une représentation. Une façon de clore un projet avant de passer au suivant.