Culture

Grand Prix japonais et record de fréquentation pour le 37e FIFF

25.03.2023 20h26

Grand Prix japonais et record de fréquentation pour le 37e FIFF

Au-delà du palmarès, la 37e édition du Festival international du film de Fribourg (FIFF) a connu une fréquentation record.

Photo: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Le film Plan 75, de la réalisatrice japonaise Chie Hayawaka, a remporté samedi le Grand Prix, le Critics’ Choice Award et le Prix du jury des jeunes Comundo du 37e Festival international du film de Fribourg (FIFF). Ce dernier a connu une fréquentation record.

Plan 75, une ode à la vie à découvrir en salle dès le 3 mai, a remporté pas moins de trois prix, a indiqué samedi l'organisation du FIFF. Situé dans un Japon futuriste confronté à une surpopulation de personnes âgées, ce film dystopique imagine un plan gouvernemental encourageant les plus de 75 ans à choisir l’euthanasie.

Ce 'chef-d’œuvre', décortiquant 'les conséquences radicales d’une société froide et cynique', selon les mots du jury, a été couronné du prestigieux Grand Prix, du Critics’ Choice Award et du jury des jeunes Comundo. 'Délicatesse', 'finesse', 'maturité', 'regard empathique', quatre manières encore de le qualifier.

Guerre mondiale

Le 'puissant' film iranien World War III, signé Houman Seyedi, a également été doublement récompensé avec le Prix spécial du jury international, composé de Judith Baumann, Maryna Er Gorbach, Francine Lecoultre, Patricia Mazuy, et une mention spéciale de la part du Jury des jeunes Comundo.

Enfin, le Jury international a offert une mention à Tenuun-Erdene Garamkhand, jeune comédien âgé de 12 ans, pour son interprétation dans Harvest Moon (Mongolie) d'Amarsaikhan Baljinnyam.

Le très convoité Prix du public et le Prix du jury œcuménique reviennent pour leur part au film malais Abang Adik de Jin Ong. Il s'agit d'un poignant portrait de la relation entre deux frères clandestins et d'un 'plaidoyer pour la justice, la solidarité et la dignité humaines'.

Promotion internationale

Proposé en première mondiale, et donc toujours inédit en Malaisie, Abang Adik a été diffusé pour la toute première fois à l’occasion du FIFF. Cette reconnaissance publique va ouvrir au film les portes du marché international, qui le mèneront 'sans doute' vers des vendeurs de droits ainsi que dans d’autres festivals internationaux.

Du côté des courts-métrages, c’est le film iranien Split Ends d'Alireza Kazemipour qui a conquis le jury, composé de Fabienne Radi, Alice Torrent et Mehdi Atmani. Il a été récompensé pour sa capacité à 'parler de choses graves avec un humour déconcertant et une intelligence subtile'.

Le Prix Réseau Cinéma CH, décerné par un jury issu des écoles de cinéma suisses, est revenu à la production franco-marocaine Sur la tombe de mon père, de la réalisatrice Jawahine Zentar. Le Prix Röstigraben a quant à lui récompensé Anaïs Bourgogne pour son court-métrage Dazwischen.

Cinéma culinaire

Enfin, le jury du Prix Visa Etranger, réunissant quatre membres de la délégation moldave invitée pour représenter la section 'Nouveau territoire: république de Moldavie', a porté son choix sur le court-métrage Motër (Sister) de Dorentina Imeri.

Le cinéma culinaire, mis à l’honneur cette année, a teinté l’ensemble de l’édition d’une convivialité toute particulière. Il a notamment invité le public à des expériences ciné-culinaires et des instants gourmands quotidiens.

'L'édition 2023 aura été celle des retrouvailles', s'est réjoui Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF, lors de la cérémonie de clôture. 'Le public a répondu avec enthousiasme à l’invitation. Ce qui a permis au festival d’enregistrer un record de fréquentation, en dépassant largement les 45’000 entrées.'

Recette du succès

Le nombre est supérieur de quelques milliers à celui de l'an passé. Directeur artistique, Thierry Jobin, ému, s'est interrogé, devant une salle comble, sur la recette de ce succès. Certains spectateurs ont mis en avant la thématique culinaire, d'autres ont mentionné l'effervescence de l'après-pandémie.

'Mais la majorité des spectateurs m’a répondu que le sens de l’accueil du festival et son équipe chaleureuse étaient les ingrédients principaux de cet exploit renouvelé d’année en année: faire que chacune et chacun se sente chez soi à Fribourg', a résumé l'ancien journaliste.

Le bilan définitif de la 37e édition, qui s'achève dimanche, sera révélé après la clôture des deux événements de prolongation. Quant à la 38e édition du FIFF, elle se tiendra du 15 au 24 mars 2024.

/ATS