Avec "Louise", Charlotte Filou ressuscite la voix de Louise Michel
Du 5 au 9 mars, la comédienne et metteuse en scène Charlotte Filou présente Louise, une pièce inspirée des mémoires de Louise Michel, figure majeure de la Commune de Paris.
Louise Michel, institutrice, anarchiste et figure incontournable de la Commune de Paris, revient sur scène à travers Louise, une adaptation théâtrale portée par Charlotte Filou sur la scène Caecilis. Un projet né d’une rencontre et d’une évidence.
«Déjà adolescente, elle m’a marquée. Ma professeure de piano m’avait fait lire ses mémoires», raconte l’artiste. Mais c’est il y a deux ans et demi, lors d’une discussion avec une programmatrice de théâtre, que l’idée prend forme. «Elle ne connaissait pas du tout son histoire. Quand je lui en ai parlé, elle a tout de suite sauté sur l’occasion.»
Un travail d’adaptation minutieux
La pièce s’appuie sur les propres écrits de Louise Michel, mais aussi sur des ouvrages historiques et même un poème que Victor Hugo lui avait dédié. «Ses mémoires sont écrites de façon très hétéroclite, non chronologique. J’ai voulu garder une forme didactique et les rendre accessibles», explique Charlotte Filou.
Au-delà de l’aspect documentaire, elle revendique une approche théâtrale et personnelle: «Une biographie ne fait pas forcément théâtre. J’y ai mis ma patte pour en faire un spectacle vivant.»
Un dialogue entre passé et présent
Sur scène, elle incarne Louise Michel dans une mise en scène posthume. «Elle revient aujourd’hui», dit-elle. Mais elle n’est pas seule. José Lillo l’accompagne et joue un rôle de contrepoint dialectique. «C’est un voyageur spatiotemporel, une sorte d’historien, qui nous permet de mettre cette parole en perspective avec aujourd’hui.»
La dernière représentation, le 9 mars, sera suivie d’une discussion animée par Mathieu Menghini, historien et théoricien de l’Action culturelle. «On évoquera l’héritage de la Commune et ce qu’elle nous laisse aujourd’hui», précise la comédienne.
Un débat qui résonne avec l’actualité. «La Commune, c’est un moment d’auto-organisation citoyenne, une vraie vision démocratique d’un peuple pour une cité. On peut y voir un écho aux prochaines élections municipales.»