Culture

Berset veut faire de la culture du bâti un outil pour le climat

15.01.2023 17h17

Berset veut faire de la culture du bâti un outil pour le climat

Le président de la Confédération Alain Berset a anticipé le début du Forum économique mondial (WEF) à Davos (GR) en réunissant une vingtaine de ministres de la culture dans la station grisonne.

Photo: KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER

Le président de la Confédération Alain Berset veut faire de la culture du bâti un outil contre le réchauffement climatique. Celle-ci 'n'a jamais été aussi importante', a-t-il affirmé dimanche à Davos (GR) devant des ministres, à la veille du lancement d'une alliance.

'Sans elle, il ne peut y avoir de développement durable', a insisté le président, en ouvrant une réunion de deux jours sur cette question. Avec une vingtaine de ministres de la culture européens, il doit signer lundi dans la station grisonne le démarrage d'une Alliance de Davos pour la culture du bâti, dont le secrétariat sera hébergé par le Forum économique mondial (WEF).

Ce champ recouvre aussi bien l'architecture que le design, l'artisanat ou l'urbanisme. 'Une culture du bâti de haute qualité est indispensable si nous voulons ralentir le changement climatique', a affirmé M. Berset lors de cette seconde réunion ministérielle, cinq ans après la première.

Les maisons peuvent être plus efficientes en termes énergétiques, tout en protégeant le patrimoine historique. Mais la culture du bâti peut également oeuvrer pour diminuer l'impact thermique sur les villes. De même, elle peut jouer un rôle sur des questions sociales, tout en étant économiquement avantageuse grâce à une valeur ajoutée.

Pour être efficaces, les acteurs doivent prévoir une collaboration entre toutes les composantes et entre toutes les étapes dans la culture du bâti, selon le président de la Confédération. Et d'appeler à un dialogue entre eux, y compris avec la population.

Secteur privé ou encore société civile

Il y a cinq ans, une Déclaration de Davos avait été approuvée. Selon M. Berset, elle est devenue une référence en Europe et même dans d'autres régions. Pour la Suisse, il fallait capitaliser sur ce succès. L'intérêt a été très large après la déclaration, a dit à Keystone-ATS le président.

Après les destructions en Ukraine, ce pays, qui fera partie de ceux qui rejoindront l'Alliance, se pose la question de comment reconstruire en prenant en considération cette approche multidimensionnelle. 'C'est très important' dans ce cadre, a aussi ajouté M. Berset. Et aussi dans la lignée de la conférence de Lugano qui avait insisté notamment sur une reconstruction durable du pays.

En 2021, après la déclaration, huit critères ont été établis pour avoir une approche commune sur ce que constitue une culture du bâti de haute qualité. De nombreux pays, dont la Suisse, les appliquent déjà. La Commission européenne les a également pris en considération.

La nouvelle plateforme qui sera lancée lundi doit poursuivre l'effort lancé il y a cinq ans en l'élargissant, au-delà des responsables politiques, au secteur privé pour la première fois. La société civile est également représentée.

Les grandes villes voient actuellement une phase de croissance et de renouveau. Mais la qualité de l'urbanisme des collectivités de petite et moyenne taille, ainsi que des territoires ruraux, inquiètent de plus en plus, selon l'Office fédéral de la culture (OFC).

Dizaines de dirigeants attendus au WEF

Des régions entières souffrent d'une stagnation économique, voire d’un déclin, ce qui conduit à un sentiment d'exclusion. L'exacerbation de la polarisation sociale et économique favorise la montée de l’extrémisme politique et du populisme, relève encore l'OFC.

La réunion de dimanche a été ouverte à moins de deux jours du début officiel du WEF dans la station grisonne. Le même jour, 300 manifestants ont demandé à Davos une taxe climatique sur les 'super riches', avant la rencontre qui rassemblera près de 3000 participants. Plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus, de même que presque la totalité du Conseil fédéral.

Ces dirigeants vont se rassembler en pleines incertitudes internationales, en raison de la pandémie, de l'inflation ou encore de la guerre Ukraine et de la crise énergétique. En dehors du chancelier allemand Olaf Scholz, presque déjà un habitué, aucun chef d'Etat ou de gouvernement de grandes puissances ne fera le déplacement dans la station grisonne.

/ATS