Culture

Cabaret queer: «Notre combat, c’est que notre existence ne soit plus politique»

08.10.2023 19h17 Martin Esposito

Cabaret queer Cabaret queer

Le festival Everybody’s perfect a démarré vendredi 6 octobre. Pour sa fête d’ouverture, un cabaret queer était joué à la Gravière. Reportage.

C’est un spectacle où les genres se mélangent. Tout comme les époques et les émotions. Sur scène, quatre personnages reprennent, traduisent ou revisitent des chansons bien connues du public. Ce cabaret queer est un ovni, dans lequel l’improvisation règne. «J’aime que rien ne soit écrit à l’avance et que l’on se retrouve face à la chose la plus dure aujourd’hui, qui est d’improviser», raconte la chanteuse Loa Mercury. Ce spectacle, «ça représente la liberté d’être folles tous ensemble,(…) et de diffuser un message d’amour», ajoute Diamanda Callas.

«On peut arriver à faire société. Mais il y a du chemin»

Au programme, une adaptation -surprenante et humoristique- de Mozart, des chansons traduites de Tokio Hotel et de Leonard Cohen, des reprises d’Anne Sylvestre, de Rihanna, d’Eminem et de Claire Laffut, ou encore une chanson originale sur la condition d’une femme transgenre. Le résultat est, drôle, piquant, poétique, mais surtout politique. Leur cabaret queer est là pour divertir le public, mais aussi pour mettre en lumière le milieu drag. «Notre combat, c’est que notre existence ne soit plus politique. En invitant tout le monde autour d’un cabaret, au-delà des identités de genre, on peut arriver à faire société. Mais il y a du chemin», glisse Diamanda Callas.

C’est la quatrième année que le festival Eveybody’s perfect invite ces artistes. Venu de Paris, le quatuor représente la scène alternative que l’on retrouve dans les capitales européennes. «Il faut comprendre que beaucoup de jeunes LGBT quittent leur province pour des grandes villes, commente le coprésident de l’association, Thomas Huwiler. Là-bas se développe une excellence dans la culture queer, et pour nous c’est important que ces artistes puissent venir participer à notre tissu culturel.» Jusqu’au 15 octobre, le Festival Everybody’s Perfect fête ses 10 ans, avec de nombreuses projections, mais aussi plusieurs fêtes, qui s’assument inclusives.