Cinzia Cattaneo: «C’est un gros challenge de réussir à faire rire»
C’est une figure montante du stand-up genevois et francophone. Elle a remporté le prix SSA nouveau talent humour, décerné par la Société suisse des auteurs.
Révélée en 2019 en remportant la scène ouverte de Morges-sous-Rire en 2019, Cinzia Cattaneo est, cinq ans plus tard, la lauréate du prix SSA nouveau talent humour. «C’est une grande source de motivation, raconte-t-elle. Ça m’encourage à travailler encore plus, à m’améliorer et à me perfectionner. Et ça fait plaisir de recevoir un prix et de savoir que l’on va dans la bonne direction.» Pour elle, ces prix sont des moments clés.
Paradoxalement, si le prix souligne la connexion de l’humoriste avec le public, Cinzia Cattaneo dit ne pas être forcément à l’aise avec les gens. «Je suis quelqu’un qui peut être vite gêné, qui ne peut pas tout le temps avoir confiance en moi. Mon spectacle parle de quelqu’un de plutôt timide, réussi à dépasser sa peur par le stand-up. (…) J’ai la chance de jouer dans des petites salles et d’être en contact direct avec le public, de rebondir, de dynamiser le spectacle.»
La scène: «Il y a toujours quelque chose de différent»
Au-delà de l’humour, la jeune femme décrit un vrai métier prenant, avec toute une partie scénique, «tout en racontant une histoire de manière la plus naturelle possible». Et elle ne chôme pas: après des dates en France, elle commencera une tournée francophone à l’automne. On la retrouve aussi sur le tout petit écran et à la radio, mais la scène a sa préférence. «Tu peux jouer plusieurs soirs de suite le même sketch, il y aura toujours quelque chose de différent. Il y a un truc de magique, on se remet tous les soirs en danger et c’est quelque chose qu’on voit moins ailleurs. C’est un gros challenge de réussir à faire rire et c’est très différent de faire rire sur les réseaux ou à la radio, que de faire rire des gens spontanément. C’est stressant (rire)».
Cinzia Cattaneo sera cet été à Genève pour des plateaux extérieurs organisés par le Caustic Comedy Club. «Mais ça sera un peu plus tranquille, je vais me concentrer sur l’écriture de mes textes», glisse-t-elle. Bien que s’exportant à Paris, l’humoriste n’oublie pas ses racines, parlant «de conditions très confortables ici, alors qu’à Paris c’est un rythme où tu joues plus et t’es payé au chapeau. Mais ça me stimule beaucoup, la difficulté te fait avancer et tu es obligé de travailler trois fois plus. En tout cas, c’est motivant.