Claude Barras revient avec «Sauvages»
Huit ans après «Ma vie de Courgette», le réalisateur romand «revient avec Sauvages», une aventure en stop-motion sur l'île de Bornéo, au cœur de la déforestation. Son nouveau film sort ce mercredi dans les salles. Entretien.
Au jour de la sortie de son film «Sauvages» dans les salles romandes, le réalisateur Claude Barras se montre heureux: «C’était huit ans de travail acharné avec plus de 300 personnes qui m’ont accompagné sur cette aventure. J’espère que ça touchera le plus grand nombre», confie-t-il.
L’histoire de «Sauvages» se passe à Bornéo, en Asie du Sud-Est. La protagoniste Kéria recueille un Orang-Outan et rencontre un cousin du peuple nomade des Penan. Le long-métrage marquera la confrontation entre la modernité et la tradition. «C’est un peu comme Le Rat de ville et le Rat des champs. Ce sont deux modes de vie qui s’affrontent, mais le film est très bien documenté», détaille Claude Barras.
Sensibiliser les enfants
Pour le réalisateur, à travers ses films singuliers, il est impératif de parler aux enfants car «ils représentent l’avenir». En Asie du Sud-Est, l’île de Bornéo est «une région où l’industrie agroalimentaire coupe la forêt à très grande échelle et très vite», souligne Claude Barras qui affirme que sa volonté d’alerter est bel et bien là. «Même si le film est une aventure pour les enfants, derrière ça il y a une réalité que j’aimerais bien faire passer», note le cinéaste.
Pour Claude Barras, l'île de Bornéo n'est pas si éloignée des Alpes suisses que ce que l'on pourrait croire. Sa fable écologique lui a même rappelé par moments son Valais d'origine. «Comme beaucoup de gens de ma génération, mes grands-parents étaient encore des paysans de montagnes. Ils vivaient de manière plus proche des Penan que de moi aujourd'hui, évoque-t-il avec le sourire. Aujourd'hui on voit une agriculture qui épuise les sols, c'est une problématique qui nous concerne aussi», rappelle le réalisateur.
Nomination pour le Prix du cinéma européen
Avec ce long-métrage, le réalisateur valaisan est nominé pour le Prix du cinéma européen dans la catégorie film d'animation. Son film «Sauvages» est en concurrence avec quatre autres œuvres. Le prix sera décerné le 7 décembre à Lucerne. «Je ne cours pas forcément après les prix, mais j'aimerais que le film puisse avoir le plus grand écho possible pour les causes que l'on défend», résume le cinéaste.
«Sauvages» est une coproduction franco-belge-suisse du studio genevois Nadasdy Film et a été présentée en première mondiale au Festival de Cannes. Le film a par ailleurs reçu le Kid Award à Locarno. Le précédent film de Claude Barras, «Ma vie de Courgette» (2016), a aussi été récompensé à plusieurs reprises, notamment par deux Césars. Il avait aussi été nominé en 2017 pour l'Oscar du meilleur film d'animation.