Derib: «J’ai toujours été très proche de la culture indienne»
Carouge rend hommage à l’auteur de Yakari jusqu’au 14 avril. Au programme, des projections, une exposition et des rencontres. Derib a accordé une interview à Léman Bleu.
À Carouge, il n’y a pas que Titeuf. Jusqu’au 14 avril, la ville rend hommage à Yakari et à son auteur, Derib. Né à la Tour-de-Peilz (VD) et fils d’un artiste peintre, Claude de Ribaupierre s’oriente tôt vers le dessin. «J’ai commencé vers six ou sept ans. Et très vite, je suis tombé amoureux des chevaux.» La passion pour les Indiens arrive à cet âge-là: «Quand j’étais petit, je me suis réfugié dans la bande dessinée. C’est là que j’ai découvert Corentin chez les peaux rouges de Cuvelier. Vu que c’était les meilleurs cavaliers du monde, c’était normal que je tombe amoureux.»
Le dessin, «c'est ma vie»
Il raconte l’histoire d’un de ses professeurs, monsieur Favre. «Quand j’ai eu le premier cours avec lui, il nous a fait faire un dessin libre. Quand ce fut mon tour, il m’a dit “toi, tu dessines mieux que moi, donc tu vas dessiner ce que tu veux et quand il y aura une manifestation à l’école, c’est toi qui feras les dessins”. Il m’a permis de trouver ma liberté de dessin.» Quelques mois plus tard, le professeur pousse son élève à se lancer dans un projet de bande dessinée. Plume blanche, la première de Derib, voit le jour.
Interrogé sur la cancel culture et la destruction de bandes dessinées au Canada, Derib pense être mieux positionné: «Je suis un des premiers auteurs à avoir valorisé et avoir parlé des Indiens tels qu’ils étaient. Alors que dans Lucky Luke, c’est un peu des caricatures d’Indiens. C'est le marqueur d’une époque où l’on utilisait les indiens comme faire-valoir des autres personnages. Alors que moi, je les ai utilisés comme des hommes à part entière avec une culture et une spiritualité. (…) J’ai toujours été très proche de la culture indienne.» En dehors de cette passion, Derib assure qu’il serait malheureux de ne plus pouvoir dessiner. «C’est ma vie», ajoute-t-il.