Estelle Revaz et la politique : «J’ai vu quelque chose de fantastique»
La violoncelliste et candidate socialiste au Conseil national sort un premier livre, «La Saltimbanque» aux éditions Slatkine. Entretien.
En 2020, en pleine crise du Covid, Estelle Revaz s’était fait remarquer avec son combat pour les acteurs culturels. Un combat qui s’est mué en engagement politique, avec Berne dans le viseur. Dans «La Saltimbanque», la musicienne raconte cet itinéraire. «Je me suis rendu compte au milieu de la crise Covid que si l’on était dans cette situation, où l’État se permettait de nous interdire de travailler, de nous qualifier de "non-essentiels", sans pour autant avoir les bases nécessaires pour nous indemniser. C’est aussi qu’il y avait beaucoup de fausses représentations qui circulaient sur la vie d’artiste, explique-t-elle. J’ai eu l’intuition que témoigner, c’était le premier pas que je pouvais faire pour dévoiler les coulisses.»
Avec le soutien de tous les partis, la violoncelliste a réussi à renverser la table, en se lançant dans l’optique de changer la loi pour que les acteurs culturels obtiennent des indemnisations. «C’était un pari complètement fou, mais j’y suis allé comme une musicienne, en essayant de fédérer tous les bords politiques. Ça m’a permis de découvrir la politiquer fédérale. (…) Et j’ai vu quelque chose de fantastique, avec des gens qui se sont battus pour une cause qui n’est pas la leur.» Ainsi, elle raconte dans son livre les moments complexes et les désillusions qui ont fait partie de ce parcours.
Socialiste, mais prête à trouver des compromis
Aujourd’hui, Estelle Revaz dit avoir «une espérance». Entre les revers et les discours négatifs, la violoncelliste se dit «heureuse de pouvoir témoigner que c’est possible». Sans vouloir céder à ses valeurs socialistes, Estelle Revaz veut «créer un espace de communication pour dialoguer et trouver des solutions».
Dans ce livre, en plus de moments sur ce combat, sur la genèse de son engagement politique et des pages plus intimes, Estelle Revaz parle de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. «C’est une femme incroyable qui est restée extrêmement humble, explique notre invitée. Quand je l’ai appelée après son élection, elle a remarqué que j’étais dehors en train de marcher dans la neige et elle m’a dit “rappelez-moi ce soir, vous avez besoin de prendre un peu le soleil“. J’ai trouvé que c’était un geste d’une humanité incroyable.»
Son premier livre, «La Saltimbanque», est publié aux éditions Slatkine.