Culture

Fanny Ruwet: «J’avais envie de jongler avec les codes de la littérature»

06.04.2023 19h28 Rédaction

Elle est Belge, chroniqueuse sur France Inter et elle se produit en stand-up. Mais on la découvre aussi auteure de romans, avec «Bien sûr que les poissons ont froid», un récit en partie inspiré de sa propre histoire. 

«Ce sont souvent les mêmes personnes qui vont à mes spectacles et qui lisent mon livre», glisse l’humoriste belge Fanny Ruwet. Ce livre, «Bien sûr que les poissons ont froid», ne parle pas d’animaux marins, mais d’une histoire d’adolescente. «Quand j’avais 15 ans, j’ai rencontré un garçon sur internet via Skyblog, MSN. C’était une belle amitié dont je garde d’excellents souvenirs. Dix ans plus tard, j’ai essayé de le retrouver. Or, sur internet, il n’y avait aucune trace de lui. Ça m’a rendu zinzin et je me dis qu’il fallait que je le retrouve. Plus j’avançais dans mes recherches, plus j’avais de nouvelles questions et plus cette histoire était bizarre.» Fanny Ruwet prend le pseudo d’Ali et raconte aussi son adolescence, avec une part de vrai et une part de faux. 

L’amour adolescent, si expressif

C’est une plongée dans cet âge inconscient, avec ces lettres que Ali écrivait à son ami Nour, sans les envoyer. «J’étais niaise, raconte l’auteure. C’est bizarre de réaliser que je n’étais pas du tout la personne que je pensais être. Je croyais être réservée, nuancée, j’étais trop. C’était fou ce truc d’adolescent de ressentir des choses aussi fortes, alors qu’aujourd’hui on est un peu blasé par tout. J’ai beaucoup de tendresse pour cette époque.»

Elle raconte aussi qu’elle fréquentait des garçons pour ne pas «être vue comme la gouine du quartier, ne pas avoir à endurer les réflexions sur l’homosexualité. Mais sous couvert d’humour. C’est tout le paradoxe de ce livre, à la fois drôle, à la fois sensible à des sujets plus lourds, tels que la dépression ou le deuil. «J’aime bien les spectacles ou livres où l’on est touché et on rigole, car c’est le principe de la vie. Des fois c’est drôle, des fois c’est nul. Et j’avais envie de jongler avec les codes de la littérature, c’est la première fois que j’écris un roman», argumente-t-elle. Pour elle, ce livre est l’occasion de développer une histoire sur le long terme, tout en étant plus nuancé comparé à un spectacle