Culture

Fausses confidences au Théâtre de Carouge

03.10.2024 19h17 Rédaction

theatre carouge

«Les fausses confidences» de Marivaux se joue au Théâtre de Carouge jusqu'au 19 octobre. Le classique date de 1730 et est remis singulièrement à l'ordre du jour.

Le Théâtre de Carouge a cette particularité d'aimer dépoussiérer les classiques pour les actualiser à la sauce d'époque actuelle. Les Fausses Confidences, datant des années 1730, ne dérogent pas à la règle. Avec une mise en scène signée Alain Françon, le langage prend toute son importance.

Le comédien Pierre-François Garel incarne Dorante, jeune avocat désargenté qui aime secrètement l'autre protagoniste de la pièce, la douce Araminte. Pour lui, cette revisite de «Fausses Confidences» permet de se dégager de tous les a priori qu'on pourrait avoir sur ce théâtre de Marivaux: «On arrive avec toute une imagerie de ce qu'est le théâtre de Marivaux. Le travail d'Alain Françon est d'aller gratter le texte pour aller jusqu'à l'os de la situation et de l'épreuve pour ses protagonistes». 

Comment se matérialise sur scène ce texte qui repose sur l'amour provoqué par de fausses confidences? «C'est une question que je me pose tous les soirs», ironise la comédienne Georgia Scalliet qui joue le rôle d'Araminthe, jeune et riche veuve. Pour elle, il est impératif d'être «disponible à la surprise et voir ce que les mots produisent». Sans action à proprement dit, la comédienne explique que tout repose sur les mots: «C'est par le langage qu'on va modifier une façon d'être, renverser un monde social».

Être ou paraître?

Le jeu d'opposition entre être ou paraître est présent dans la pièce, comme dans la société de nos jours. «C'est le propre du théâtre, l'épreuve du comédien tous les soirs», analyse Pierre-François Garel. «N'est-ce pas une façon de se travestir, de se vider de quelque chose et de se rencontrer soi-même?», interroge Georgia Scalliet.

Souvent dans les textes de Marivaux, une morale apparaît. Dans les «Fausses Confidences», les deux comédiens la formuleraient ainsi: «N'oubliez pas que le monde humain n'est pas naturel, mais culturel donc renversable». Un bouleversement à vivre au Théâtre de Carouge.