Culture

Histoire du béton au Musée d'architecture de Bâle

19.11.2021 16h22

Histoire du béton au Musée d'architecture de Bâle

Photo: Dans les années 1950, Jean-Luc Godard a filmé sous le titre "Opération Béton" la construction du barrage de la Grande Dixence en Valais, où il a travaillé comme ouvrier.

Le béton est le matériau de construction le plus utilisé au monde, mais la crise climatique remet son utilisation en question. Pour le Musée suisse d'architecture (S AM) à Bâle, c'est une raison pour jeter un regard sur l'épopée de ce matériau.

Scénographes de l'exposition, les architectes Graber & Steiger ont transformé les salles du musée néoclassique en un chantier. On marche dans un étroit couloir, au milieu d'une enfilade de pièces : il est recouvert de planches de bois jaunes, utilisées sur les chantiers pour les moules de béton frais. Depuis ce couloir, on accède à neuf cabinets dans lesquels sont racontées autant d'histoires sur le béton.

Comme de se souvenir de quoi est fait ce matériau. Puis de la manière dont sa couleur grise marque le visage de la Suisse. Sans oublier sa fabrication, qui fait de lui un des plus grands émetteurs de CO2 au monde.

Ces éléments sont documentés par des dessins originaux, des maquettes et des photographies venant des principales archives d'architecture de Suisse. Il s'agit des gta-archives de l'EPF Zurich, des archives de la construction moderne de l'EPF Lausanne et de l'Archivio del Moderno de l'Académie d'architecture de l'Université de la Suisse italienne.

Près de 300 objets trouvent leur place dans cette exposition: on les doit à une quinzaine de prêteurs, en plus des trois archives.

Documentaire de Jean-Luc Godard

Au fil de l'exposition, on découvre un documentaire du jeune Jean-Luc Godard. Dans les années 1950, il a filmé sous le titre 'Opération Béton' la construction du barrage de la Grande Dixence en Valais, où il a travaillé comme ouvrier.

Cette exposition montre comment le béton est devenu omniprésent en architecture, a souligné vendredi le directeur du musée Andreas Ruby sur place. L'exposition aborde également les associations négatives auxquelles ce matériau est lié - par exemple comme symbole de la destruction d'un espace vital désormais précieux. Cet aspect n'est toutefois traité que de manière très succincte dans cette exposition.

De même que l'avenir de ce matériau de construction, qui n'est qu'effleuré. Or l'utilisation du béton est de plus en plus montrée du doigt, comme l'a fait notamment la ZAD de la colline du Mormont face à Holcim, le plus grand cimentier du monde, à la Sarraz dans le canton de Vaud au printemps dernier.

Il s'agit d'un moment décisif dans l'histoire de la construction, souligne Andreas Ruby. Cette question sera abordée lors des rencontres et des débats prévus en marge de l'exposition avec des architectes et de représentants de l'industrie du ciment.

L'exposition 'Béton' au Musée suisse d'architecture S AM à Bâle est à voir jusqu'au 24 avril prochain.

/ATS