Culture

Inauguration d'une place Agota Kristof à Neuchâtel

05.05.2023 17h34

Inauguration d'une place Agota Kristof à Neuchâtel

L'écrivaine Agota Kristof, décédée en 2011, dispose depuis vendredi d'une place à son nom à Neuchâtel.

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La Ville de Neuchâtel a inauguré vendredi la place Agota Kristof, en hommage à l'écrivaine qui avait fui la répression en Hongrie. Ce nouveau nom participe aussi à une meilleure représentation des femmes dans l'espace public.

L'endroit, situé au sud du Collège latin, était encore anonyme. Les autorités en ont profité pour rendre hommage à 'une célèbre écrivaine d’envergure européenne (1935-2011), ayant fui la répression en Hongrie et traité, dans ses livres, les duretés de l’exil et de l’intégration'. L'écrivaine a appris le français et s'est mise à écrire, quand elle était à Neuchâtel.

La commune veut aussi poursuivre sa volonté 'de tendre vers un meilleur équilibre dans les représentations entre hommes et femmes sur l’espace public', a-t-elle précisé. Un mouvement qui a débuté en 2018 à Neuchâtel avec l’attribution d’une place à Tilo Frey, première Neuchâteloise et afro-descendante à siéger au Parlement fédéral. Dans ce cas-là, la Ville avait débaptisé l'Espace Louis Agassiz, un glaciologue qui avait promu des thèses ségrégationnistes et racistes au 19e siècle.

Femmes peu représentées

La féminisation des noms de rues reste néanmoins très lente à Neuchâtel. Selon Arcinfo, sur 433 rues ou places de la commune, seules cinq (six depuis vendredi soir) portent le nom d'une femme.

Les autorités ont mandaté l'Université de Neuchâtel (UniNE) pour qu'elle propose une cinquantaine de noms de personnalités représentant des milieux absents et peu représentés dans l'espace public. Il s'agit surtout de femmes. Il pourrait y avoir la première femme nommée en 1944 professeure ordinaire de l'UniNE, la mathématicienne Sophie Piccard.

En lien avec l'inauguration de la place, qui intervient dans le cadre de la Semaine de l'Europe, plusieurs événements tourneront autour d’Agota Kristof. Une œuvre collective en papier est conçue jusqu'à mardi par des femmes de l’association Recif, des lectures auront lieu dans le cadre des Lundis des mots le 8 mai et le public pourra visionner dimanche les documentaires sur l'autrice du 'Grand Cahier', réalisés par Eric Bergkraut, cinéaste franco-suisse.

/ATS