Culture

Incendie de Notre-Dame de Paris: enquête sur la pollution au plomb

12.04.2023 12h36

Incendie de Notre-Dame de Paris: enquête sur la pollution au plomb

L'incendie de Notre-Dame, il y a quasi quatre ans jour pour jour, débouche aujourd'hui sur une enquête pour mise en danger d'autrui en lien avec une possible pollution au plomb.

Photo: KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS

Une juge d'instruction a été désignée pour enquêter sur une possible mise en danger d'autrui, après une plainte concernant la pollution au plomb provoquée par l'incendie en 2019 de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.

Confirmée par une source judiciaire, la plainte avec constitution de partie civile pour 'mise en danger d'autrui' a été déposée en juin 2022 par une association de défense de la santé en lien avec le travail et l'environnement, le syndicat CGT et deux parents d'élèves.

Le 15 avril 2019, un gigantesque incendie avait ravagé Notre-Dame, chef-d'oeuvre de l'architecture gothique, provoquant l'effondrement de sa charpente, de sa fameuse flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte, sous le regard médusé de millions de personnes à travers le monde.

Dans le brasier, 400 tonnes de plomb du toit et de la flèche de Notre-Dame étaient parties en fumée, soit 'près de quatre fois les émissions annuelles de plomb dans l'atmosphère, dans la France entière', notent les plaignants.

Si le risque lié à une pollution de l'air a été assez rapidement écarté, riverains et associations s'inquiètent de la retombée au sol de ce métal lourd toxique, qui peut être rapporté chez soi sous ses semelles et être ingéré par les enfants.

Aucune mesure

Pour les plaignants, 'en dépit de l'ampleur de l'incendie et de la connaissance des risques de pollution et de contamination (...), aucune précaution particulière n'a été prise par les autorités concernées pendant plus de trois mois après l'incendie', mettant en danger 'les enfants (dans les crèches et écoles), les riverains et les travailleurs (du quartier et de la cathédrale)'.

Or d'après eux, l'Agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, la mairie de Paris ou encore le ministère de la Culture auraient dû prendre les mesures les plus drastiques.

'Nous demandons que des investigations soient menées rapidement afin que les responsabilités soient dégagées concernant la contamination d'enfants scolarisés ou vivant à proximité de Notre-Dame et concernant l'exposition massive des travailleurs présents sur le chantier' a commenté auprès de l'AFP l'avocat des plaignants, Me François Lafforgue, 'satisfait' de l'ouverture d'une information judiciaire.

La réouverture de l'édifice, qui avant l'incendie accueillait près de 12 millions de visiteurs, 2400 messes et offices et 150 concerts par an, est prévue en 2024.

/ATS